Alda Greoli, ministre wallonne de la santé, dévoile son plan wallon de prévention et de promotion de la santé pour les années à venir.
En mettant en place, un nouveau plan de prévention et de promotion de la santé à l’”horizon 2030”, Adla Greoli insiste avant tout sur le fait que “la santé est déterminée par un ensemble de facteurs comme la qualité de l’air, l'alimentation saine, la santé mentale au travail...Notre projet est de pouvoir mesurer toutes les politiques prises pour voir ce qui fonctionne et ce qui doit être modifier en cours de route.”
Elle a déjà prévu d’augmenter le budget relatif aux programmes de médecine préventive en 2019 « parce que les moyens des programmes de dépistage du cancer du sein et du cancer du col de l’utérus n’ont plus été augmentés (même pas indexés) depuis leur transfert en 2015. »
Elle veut diminuer les barrières au dépistage du cancer chez les prestataires de soins (l’absence de recommandations, le manque de soutien, une faible communication, …) et les barrières organisationnelles (l’accès aux soins de santé, le faible recours aux soins, le manque de flexibilité des horaires proposés, la réception d’un courrier d’invitation au dépistage trop proche du dernier examen réalisé....)
Diminuer les suicides
Ce nouveau plan prévoit de sensibiliser les médecins spécialistes et généralistes à la lutte contre le tabac et l’alcool mais aussi de s’adresser aux professionnels de la santé mentale pour aider « à la réduction du taux annuel actuel de décès par suicide de 10% à échéance de 2030. » Comment ? « En organisant des formations continuées pour améliorer la relation soignant/soigné et favoriser la pluridisciplinarité (médecins généralistes et psychiatres entre autres). » Elle entend aussi former les médecins à une déclaration rigoureuse des décès. « En effet, les morts accidentelles ou de causes indéterminées s’apparentent à des suicides mais leur notification est a priori sous-estimée. » (Lire aussi notre article 15 à 30 % des causes de décès sont incorrectes MS 608)
Uniformiser les pratiques
En matière de maladies chroniques, elle souhaite « uniformiser les pratiques afin de mieux définir ce qui doit être renvoyé vers les spécialistes et/ou les généralistes, mais aussi vers des « nouveaux métiers » (ex : coordonnateurs de soins, accompagnateurs, …). » Selon elle, il s’agit de viser un dépistage général pour l’hypertension artérielle et l’hypercholestérolémie, un dépistage plus spécifique de la stéatose hépatique non alcoolique, de la néphropathie et de la rétinopathie, du risque cardiovasculaire à 10 ans et veiller à l’accessibilité à la spirométrie chez les fumeurs en 1ère ligne.
Interdire la publicité pour l’alcool et les jeux
Elle annonçait également mercredi sur les ondes de La Première (RTBF) souhaiter ouvrir le débat sur l'interdiction de la publicité pour l'alcool et les jeux addictifs, notamment dans les grandes compétitions sportives.
"La prévention santé, c'est aussi se poser la question du lien entre manifestations sportives et publicité pour des pratiques addictives: l'alcool, le jeu... Ces publicités-là autour des grands tournois sportifs, c'est un souci", a affirmé la ministre.
La plus grande compétition sportive de Belgique, le championnat de football professionnel en première division, porte le nom de la bière belge la plus consommée, tandis que les publicités pour les paris en ligne abondent lors des retransmissions télévisées de compétitions sportives.
La vice-présidente cdH des gouvernements wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles estime à ce titre qu'interdire la publicité pour l'alcool sur la RTBF "n'est pas un sujet tabou".
> Lire aussi l’interview de la ministre Alda Greoli dans Le Spécialiste du 29 novembre et le Medi-Sphere du 6 décembre