La nouvelle réforme n’offre pas aux médecins spécialistes et aux hôpitaux, l’indispensable lien avec la première ligne. C'est un des points d'attention évoqué lors du colloque du GBS "Le paysage en mutation" samedi passé à Bruxelles
Pour de nombreux intervenants à la tribune du colloque, la nouvelle réforme n’offre pas aux médecins spécialistes et aux hôpitaux, l’indispensable lien avec la première ligne: «Les hôpitaux ne sont pas des îles au milieu de l’Océan. Il est essentiel de favoriser l’augmentation de leur échange avec la première ligne et le réseau de santé mentale sans oublier la poursuite du développement numérique», argumente Alda Gréoli. Sur ce terrain, elle est rejointe par Jean-Noël Godin, expert indépendant du secteur hospitalier: «On ne peut pas créer des réseaux dans une tour en étant isolé de la 1ère ligne. Il manque dans cette réforme une logique audacieuse de restructuration de l’hôpital notamment avec des liens nouveaux avec la 1ère ligne». Pour Alda Greoli, cette réflexion est d’autant plus urgente que «les réadmissions sont en forte hausse depuis que les séjours sont raccourcis. Le suivi du patient doit donc être amélioré par l’hôpital et la 1ère ligne».
L’explosion des honoraires
Le débat sur les honoraires des médecins est aussi revenu au cœur du colloque notamment lorsqu’Alda Greoli a rappelé que les gériatres, pédiatres, urgentistes et internistes, notamment, ne gagnaient pas assez. Les généralistes non plus d’ailleurs. Elle plaide pour une réduction des écarts.
De son côté, Jean-Noël Godin n’a pas caché que «si le médecin demande plus d’honoraires que le tarif Inami, c’est qu’il considère que ce tarif ne correspond pas à sa charge de travail», tout en rappelant que, selon lui, «la liberté des honoraires ne peut pas dépendre du choix de chambre à l’hôpital. Le médecin est payé pour son travail au chevet du patient. La chambre, c’est un aspect distinct».
Lire aussi :
> «Les médecins sont exclus du processus de constitution des réseaux hospitaliers» (Dr J.-L. Demeere)
> Réseau hospitalier : le Conseil d’Etat donne raison à Catherine Fonck