Un tiers des 100 milliards de dollars par an que les multinationales ne paient pas dans les pays les plus pauvres suffiraient à couvrir la facture des soins de santé dans ces pays, clame Oxfam lundi. L'ONG lance une campagne choc pour dénoncer le coût humain de l'évasion fiscale. Couvrir les frais médicaux des vaccinations, des sages-femmes ou du traitement de la diarrhée coûterait au niveau mondial environ 30 milliards d'euros, selon Oxfam. Si ces frais étaient couverts, 7,8 millions d'enfants et 210.000 femmes pourraient être sauvés chaque année. "Les grandes entreprises qui pratiquent l'évasion fiscale privent les pays en développement de ressources financières essentielles. En parallèle, les personnes les plus pauvres à travers le monde se retrouvent exclues de systèmes de santé qui pourraient pourtant leur sauver la vie. Il n'y a pas la moindre excuse à ne pas s'attaquer à l'évasion fiscale", affirme Maaike Vanmeerhaeghe, responsable du plaidoyer Justice fiscale d'Oxfam-Solidarité. Pour l'organisation, c'est avant tout la responsabilité des autorités politiques de mettre en place des mesures légales permettant de lutter efficacement contre l'évasion fiscale. Or celles-ci, y compris la Belgique, laissent l'intérêt des multinationales primer sur l'intérêt général, selon Oxfam. Les pays pauvres sont particulièrement vulnérables, car ils sont deux fois plus dépendants des revenus fiscaux pour financer l'achat de médicaments, le salaire des infirmiers ou l'installation de conduites d'eau potable. Pour lutter contre le problème, Oxfam met en ligne une vidéo représentant le braquage violent d'un hôpital. Elle lance aussi une pétition pour exiger une fiscalité plus transparente. |