Le Centre de coordination inter-facultaire francophone pour la formation des candidats MG (CCFFMG), cherche de longue date à amortir le choc de la double cohorte. Il s’emploie à relever la capacité d’absorption des assistants par la profession, avec des initiatives comme la campagne «MG2018», la vidéo de persuasion «Devenir maître de stage», ou des flyers informatifs… En mars et avril, les formations pédagogiques initiales ont attiré 200 participants, alors que d’habitude, on tourne autour des 80 MG.
«C’est un bond en avant encourageant», commente Denis Lambert, le secrétaire général du CCFFMG, en dévoilant ces chiffres. Pas de triomphalisme pour autant. Il rappelle la procédure: «les formations initiales, dont l’une est axée sur les aspects organisationnels de l’accueil d’un assistant et l’autre sur les aspects pédagogiques, constituent deux demi-journées à suivre obligatoirement pour être légalement habilité à devenir maître de stage. Après coup, les MG intéressés introduisent un dossier auprès de la commission d’agrément, qui statue.» Bref, 200 inscrits aux formations, cela ne veut pas encore dire 200 renforts à l’arrivée.
Il n’empêche. En toute vraisemblance, cette affluence est de bon augure. Fin 2017, le CCFFMG avait sondé par téléphone les maîtres de stage agréés (actifs ou au moins répertoriés) pour voir s’ils comptaient bien (re)prendre un assistant cette année. Il en avait tiré une approximation du nombre de places disponibles: 1.087. S’y ajouteraient donc les confrères dont la procédure de reconnaissance aboutira. En tout cas, la commission d’agrément a resserré la cadence de ses réunions et du traitement des dossiers.
Restera toujours la question d’une répartition géographique des ‘accueillants’ qui colle aux attentes des ‘accueillis’. On pourrait avoir trop de stages ouverts dans les grandes villes et des places demeurant vacantes dans des zones excentrées. La double cohorte est un contexte où, on l’imagine, il ne faudra peut-être pas trop faire la fine bouche…
Zéro clarté avant le 10 juillet
Voilà pour le versant ‘offre’, qui semble évoluer de façon encourageante. Le versant ‘demande’, pour sa part, demeure une grosse inconnue. Les projections font état de 1.200 à 1.300 places à trouver. «Parmi les assistants, il y a ceux qui passent de la 1ère à la 2ème année, mais aussi ceux qui viennent de master 6 et de master 7. On connait le nombre des premiers, pas de souci, mais pour les autres catégories, il faudra attendre le concours de fin d’année pour faire les comptes, avec les choix positifs mais aussi par défaut. Tout dépend de ce que la médecine spécialisée va ‘reverser’ vers la médecine générale», indique notre interlocuteur.
On entend dire, de fait, que parfois la MG sert de variable d’ajustement. Toujours est-il que, pour Denis Lambert, le risque existe de voir arriver de futurs généralistes peu motivés par une carrière dont ils ne rêvaient pas. Heureusement, sans être majoritaires: le chiffre qui circule habituellement est un gros 80% d’assistants qui sont bien là par choix.
Moralité, et c’est inquiétant, le CCFFMG est en peine de dire si tous ses efforts auront été payants. «On ne sait pas. Il nous manque des éléments, à cause du concours. On ne peut qu’encourager les jeunes qui sont en 1ère, s’ils ont identifié leur maître de stage pour l’année d’après, à boucler dès que possible leur contrat, qu’on puisse déjà apprécier les places restantes. Pour le reste, ce n’est qu’au lendemain du concours, au 10 juillet, qu’on y verra clair et qu’on pourra réagir, une fois en possession des infos.»
Et quid, si déficit de places il y a? «Des pistes circulent, avec des solutions à la marge, comme des stages en France, de la recherche… Cela résoudra quelques situations, mais pas toutes si le manque est important.» A titre personnel, Denis Lambert pense qu’on s’orienterait alors vers un travail ‘sur la personne’: rediscuter de ce qui est acceptable avec l’assistant resté sur le carreau, demander à un maître de stage s’il ne prendrait pas un second assistant, ou un demi en s’y mettant avec un confrère, etc. «On sera amené à trouver des solutions ad hoc et créatives.»
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