Pour Pedro Facon, le directeur du SPF Santé publique, il faut aller plus loin dans les réformes et fusionner le SPF Santé, l’AFMPS et l’Inami. Grâce à ces économies, la Belgique pourrait investir dans des programmes novateurs de politique de santé.

Pour ceux qui rêvent encore d’un monde des soins de santé idéal dans un pays de cocagne, les propos de Pedro Facon, tenus lors d’un 
symposium organisé par le CIB mi-juin à Genval, vont les ramener les pieds sur terre. Selon lui, la Belgique a un système performant mais il ne s’agit quand même pas d’un super-système de santé. Il rappelle que l’état de santé de notre population est plutôt moyen selon les indicateurs du site de santé belge «ma santé» (l’OCDE et d’autres comparaisons internationales sont un peu plus positives). «Les dépenses publiques sont un peu en dessous de la moyenne par rapport aux autres pays (un peu plus de 10% de notre PIB). A cela s’ajoute le fait que la partie que le patient paie est assez élevée.»

La qualité des spécialistes
Dans les hôpitaux, la grogne monte devant l’accumulation des projets-pilotes et des réformes lancées par la ministre fédérale de la Santé. Pedro Facon tempère ce sentiment: «Certains disent que nous avons lancé trop d’initiatives en même temps. Dites-moi une chose que nous n’aurions pas dû faire? D’autres disent que nous n’en faisions pas assez notamment en matière d’indicateurs de qualité. A ce sujet, je maintiens qu’un patient doit pouvoir compter sur un certain nombre d’indicateurs et de résultats de comparaison objectifs lors de ses visites chez un spécialiste».

Une grande fusion
Pour lui, il faut même aller plus loin dans les réformes: «Nous devrions fusionner le SPF Santé, l’AFMPS et l’Inami. Grâce à ces économies, nous pourrions investir dans des programmes novateurs de politique de santé. Nos innombrables organes consultatifs sont trop compliqués. Je voudrais encourager nos informateurs politiques, qui doivent rendre un rapport au Roi, à proposer quelque chose à ce niveau...»