Le GBO réclame le projet de dépistage du cancer du col de l’utérus en Région wallonne soit façonné, dès le départ, avec la médecine générale. L’enjeu : définir une approche opérationnelle qui cadre avec les stratégies dont l’efficacité est scientifiquement établie. Les gynécologues font la majorité des frottis, ce qui n’est pas optimal d’après le syndicat.
La ministre Morreale annonce pour fin 2020 un programme de dépistage structuré du cancer du col, de 3 ans, ciblant les 25-64 ans, porté par un consortium d’hôpitaux et doté d’un financement de 1,5 million. Bonne initiative en soi, selon le GBO, d’autant que « le taux de couverture du dépistage se dégrade », de +/-65 à 45%, un effet involontaire du changement de fréquence des frottis. Espacer ceux-ci jusqu’à une cadence trisannuelle, scientifiquement justifiée, conduit sans doute les femmes à oublier l’échéance, avance le syndicat.
Cela étant… «par définition, le dépistage de masse doit être organisé en 1ère ligne », poursuit-il. Et d’énumérer une condition d’efficacité : l’inscription généralisée auprès d’une pratique de 1ère ligne, ou à tout le moins, un DMG. Chaque pratique peut alors « établir sa liste de patientes concernées ». Les frottis sont enregistrés et seules celles qui n’en ont pas fait depuis 3 ans au moins sont conviées au dépistage. Après coup, grâce à un échéancier, on les alerte - par courrier, téléphone, SMS… - qu’il est temps de s’y re-soumettre. Une méthode qui permet d’« atteindre des taux de couverture de 80 à 90% ». Les rappels pourraient, pour le GBO, être confiés à l’organisme s’occupant des 2 autres dépistages régionaux [cancers du sein et colorectal], en renvoyant à la consultation MG.
Le dépistage « peut très bien être réalisé au cabinet du MG, soit par celui-ci soit par une sage-femme associée à la pratique ». Le président du GBO, Paul De Munck, admet que pareilles synergies ne sont pas encore légion mais « sont à promouvoir, y compris en appui des confrères solos ». On pourrait aussi s’appuyer à l’avenir « sur une infirmière de pratique avancée formée à cet effet ».
Une chose est sûre, pour le syndicat, la majorité des frottis sont actuellement réalisés en 2ème ligne par des gynécologues « surqualifiés pour cette tâche ». Et de s’étonner de « voir 3 universités financées et chargées d’améliorer le dépistage, alors qu’il faudrait investir dans le renforcement et la structuration de la 1ère ligne », qu’elle puisse mieux réaliser ses fonctions préventives. Il en appelle à ce que la médecine générale soit directement impliquée dans (la conception) du programme wallon.
> Lire aussi : La Wallonie lance une opération de dépistage gratuit du cancer du col de l'utérus
Euhhhh....
— Gilbert Bejjani (@drbejj) 15 janvier 2020
Le dépistage « peut très bien être réalisé au cabinet du MG, soit par celui-ci soit par une sage-femme associée à la pratique »
Oui ? Mais si la patiente préfère le gynécologue ? !!!
Exhaustivité, compétence etc. @absymbxl @absymtweets @Maggie_DeBlock @christiemorreal https://t.co/WTVfdDVTaT
«par déf, le dépistage de masse doit être organisé en 1ère ligne ... la majorité des frottis sont actuellement réalisés en 2ème ligne par des gynécologues surqualifiés pour cette tâche»
— Gilbert Bejjani (@drbejj) 15 janvier 2020
dc pas de MS en 1ère ligne!
où est l’équité des libertés pour le MS hospitalier? https://t.co/WTVfdDVTaT
le frottis peut même être fait par une infirmière. C'est la prise en charge des résultats qui importe. Ne confondons pas le besoin de revaloriser l'acte médical à sa vraie valeur et le besoin de conserver des honoraires existants pour des missions qui pourraient être déléguées.
— Karolien Haese (@Karolien1231) 15 janvier 2020
Pas sur que la plupart préfère le gynéco au généraliste...une étude-enquete serait intéressante à réaliser pour constater la préférence des patientes
— Hakim Kabtouri (@orl_ent) 15 janvier 2020
dans la future...self-testings pic.twitter.com/kBwLT8bfRo
— Tom BOVYN (@BOVYN) 15 janvier 2020
En bientôt 3 ans de pratique, jamais une dame ne m'a demandé de pratiquer un frottis au cabinet, préférant référer cette tâche à son gynécologue habituel. Et c'est très bien selon moi.
— Bertrand Camus (@DrCamusB) 15 janvier 2020