Dans son Mémorandum adressé aux partis politiques dans le contexte des élections fédérales et régionales du mois de juin, santhea «appelle à un véritable dialogue entre les autorités publiques et les fédérations représentant les institutions de soins, basé sur la confiance et la reconnaissance des expertises respectives ».
Cette fédération patronale, qui regroupe des institutions de soins wallonnes et bruxelloises, soutient d’emblée qu’il vaut mieux « fonctionner dans un climat de confiance » que « sous le joug de contrôles sanctionnateurs ». « Les institutions de soins ont besoin qu’on leur témoigne de la confiance eu égard à leur volonté d’assurer une gestion optimale des moyens dont elles disposent », martèle la fédération.
Une norme de 3%
Et de réclamer, à l’instar d’Unessa, que la norme de croissance du budget des soins de santé soit fixée à 3% pour faire face aux défis majeurs pour les soins de santé que sont les maladies chroniques, les pénuries de personnels qualifiés, la digitalisation croissante, l’investissement dans les technologies et dans les soins primaires…
Ce Mémorandum présente des priorités communes à l’ensemble du secteur des soins et des priorités spécifiques pour le secteur hospitalier, le secteur des aînés, le secteur de la santé mentale et celui de la revalidation.
Pour les hôpitaux, santhea attire l’attention des partis sur le financement des institutions, la cybersécurité, la régulation des suppléments d’honoraires dans le secteur ambulatoire, les données de santé, le nouveau plan cancer et l’hospitalisation médico-psycho-sociale.
Réguler les suppléments en ambulatoire
On découvrira avec intérêt que cette fédération, défendant historiquement des valeurs de la gauche, s’oppose à la suppression des suppléments d’honoraires dans le contexte actuel. Elle estime qu’il faut deux conditions préalables avant d’imposer cette mesure. La première est de revoir fondamentalement le financement hospitalier. « En effet, actuellement, faute d’autres sources suffisantes de financement, les hôpitaux sont littéralement dépendants de la part de financement importante que représentent les rétrocessions d’honoraires médicaux. »
La deuxième condition est de réguler les suppléments d’honoraires des médecins spécialistes en ambulatoire. «Tant que ce n’est pas le cas, rien ne peut changer au niveau hospitalier. En effet, l’exode des médecins spécialistes vers l’ambulatoire serait encore plus grand si, comme c’est souvent le cas, seul le secteur hospitalier étant en ligne de mire. »
Pour la cybersécurité, santhea réclame des moyens supplémentaires de la part des autorités pour que les institutions puissent se conformer à la directive NIS2 et se prémunir contre les cyberattaques qui ont durement touché les hôpitaux belges depuis 2020.
Espérons que ce document intéressant de 36 pages ne se retrouve pas directement en dessous de la pile des mémorandums qui s’amoncèlent depuis quelques semaines aux sièges des différents partis. Nos futurs dirigeants pourraient y trouver des idées pour alimenter leurs réflexions.
> Découvrez les autres revendications de la fédération