La Ville de Mons a décidé d'introduire auprès de la Région wallonne une demande de révision des conditions particulières du permis de l'entreprise Cometsambre située à Obourg, dans l'entité montoise. L'autorité communale veut que des conditions plus strictes permettant de protéger la santé des riverains soient fixées.
La diffusion de l'émission de la RTBF "Investigation" a montré, ont indiqué mardi les instances montoises, "que le permis d'exploitation du broyeur à métaux de Cometsambre situé à Obourg ne permettrait pas de limiter efficacement les pollutions de polychlorobiphényle (PCB) dans l'environnement via des émissi ons diffuses". Selon le reportage #Investigation publié sur le site internet de la chaîne publique, intitulé "La pollution des broyeurs à métaux wallons explose, la gestion de la ministre Tellier mise en cause", on constate des dépassements de polluants cancérigènes pouvant aller jusqu'à 600 fois au-dessus des normes, dans les retombées atmosphériques issues des recycleurs de métaux wallons.
Les exigences de la Ville de Mons portent, notamment, sur la réduction drastique des émissions diffuses chez Cometsambre. "La Ville demande à la Région wallonne d'imposer un confinement total des activités à l'intérieur de halls et la filtration de l'air contenu dans ces halls." Les instances montoises demandent également la révision des valeurs-cibles fixées par la Région wallonne en valeurs-limites afin de pouvoir activer les articles 71 et/ou 72 relatifs aux infractions du décret permis de l'environnement. L'autorité communale s'estime "privée de tout moyen d'action en raison du décret wallon", ce qu'elle juge "inacceptable".
La révision demandée "devrait s'accompagner d'une révision de la méthodologie de monitoring et de suivi de la Région wallonne afin que la sécurité sanitaire soit garantie". La Ville de Mons préconise ainsi "la définition de critères de suivi des quantités maximales de PCB en nanogrammes par m² et par an plutôt que par des niveaux de concentration qui ne sont pas représentatifs des émissions diffuses réelles".
Les instances montoises ont rappelé dans leur communiqué relatif à Cometsambre que "des faits de pollution aux PCB étaient déjà apparus, raison pour laquelle la Ville de Mons avait demandé il y a plusieurs années la réalisation d'un bilan environnemental et d'un biomonitoring pour lequel nous attendons encore les résultats."
La Ville est par ailleurs informée qu'un bilan clair et complet sur l'efficacité du plan de réduction des émissions diffuses devrait être réalisé en février par l'Agence wallonne de l'air et du climat (AWAC).