Les députés sp.a Melissa Depraetere et Karin Jiroflée vont introduire une proposition de loi pour avoir accès aux contrats secrets de Maggie De Block.
Il s'agit de contrats confidentiels passés entre la ministre de la Santé publique et des entreprises pharmaceutiques pour le remboursement de médicaments innovants, souvent très coûteux. Les critiques ne manquent pas envers cette procédure. Le sp.a, comme d'autres, estime qu'il est sans doute possible de faire moins cher pour l'Etat.
«Cela n'aide personne, des médicaments impayables qui ne font que renflouer les caisses de grands groupes pharmaceutiques», indiquent les députés socialistes.
En 2016, Maggie De Block a fait explicitement inscrire dans la loi que seul le ministre, et un club très fermé d'initiés, peuvent être au courant des détails des accords passés avec les grandes entreprises pharmaceutiques.
«Aujourd'hui, un certain médicament est très cher chez nous, mais pas chez nos voisins. Cela veut non seulement dire que les entreprises pharma gonflent leurs bénéfices chez nous, mais aussi que cela met dangereusement sous pression notre budget santé. C'est de l'argent qu'on ne peut plus consacrer à autre chose», explique Melissa Depraetere.
«Cette confidentialité stricte qui a été ancrée dans la loi en 2016, et qui d'ailleurs a été introduite sur demande du secteur pharma, ce n'est pas possible dans une démocratie. Et certainement pas quand il s'agit d'argent des impôts. C'est pour cela que le sp.a introduira une proposition de loi, pour que le parlement, via la Cour des comptes, puisse jeter un oeil à ces contrats. Car actuellement, Maggie De Block peut venir raconter ce qu'elle veut au parlement. Elle peut toujours se réfugier derrière cette loi pour ne rien dire», indique Karin Jiroflée.
Les socialistes flamands pointent que depuis que Maggie De Block est en charge de la Santé publique, les accords confidentiels se sont multipliés. Les dépenses liées à de tels contrats ont connu une hausse, de 18,55% à 29,07% du budget médicaments entre 2016 et 2018, selon le dernier rapport de la Cour des comptes, de septembre 2019.
«Le contribuable a le droit de savoir ce que l'on fait de son argent. Et le patient a de son côté droit à des médicaments abordables», estiment les deux députés. Le texte qu'ils vont soumettre propose qu'un membre de la Chambre puisse demander à la Cour des comptes d'accéder à l'intégralité des contrats dans le but de répondre à des questions motivées des parlementaires.