Après avoir été approuvé en commission, le projet de décret portant assentiment à l'accord de coopération qui ouvre la voie à l'extension du covid safe ticket (CST) au sein des entités fédérées a été adopté jeudi soir en séance plénière du parlement wallon.
La majorité PS-MR-Ecolo et le cdH ont soutenu le texte. Le PTB, lui, s'y est opposé, Alice Bernard estimant notamment que ce pass sanitaire, voté "dans la précipitation" et "laissant sur le carreau tous ceux qui sont dépassés par la technologie", ne constituait pas la réponse "adéquate"
Des réserves ont également été émises par les autres partis et c'est finalement à reculons que certains semblent y être allés.
"Vous nous demandez de choisir entre la peste et le choléra", a ainsi asséné durant les débats le député cdH Christophe Bastin en faisant part de sa "frustration face à un texte reçu le mardi pour être voté deux jours plus tard".
"Nous soutenons ce texte sans enthousiasme, car le cœur de notre engagement, c'est l'élargissement des droits collectifs", a pour sa part souligné Manu Disabato (Ecolo).
"Je n'ai aucun problème à admettre les hésitations dans mon parti", a quant à lui déclaré le chef de groupe du MR au parlement régional, Jean-Paul Wahl. Toutefois, "tous les moyens sont bons pour éviter qu'on ne soit amené à prendre des mesures plus dures. On doit dès lors accepter des contraintes pour un certain temps encore", a-t-il ajouté.
"Certains de mes amis sont morts du covid. Irrémédiablement morts. Nous sommes dans une situation exceptionnelle. Alors, que fait-on? Le CST est un des instruments qui nous protègera au maximum", leur a répondu le ministre-président wallon, Elio Di Rupo.
Si la cause semble entendue malgré les réticences exprimées, reste à savoir quand ce pass entrera en vigueur. "L'accord de coopération que vous nous présentez est un cadre qu'il va falloir mettre en œuvre. Quand discuterons-nous de ce texte que vous présentiez comme acquis la semaine passée", a demandé le chef de groupe du cdH, François Desquesnes, en appelant le gouvernement à une communication "plus crédible et plus respectueuse du parlement".
"Une fois l'accord de coopération voté, le gouvernement rédigera un avant-projet de décret. Il l'adressera ensuite au Conseil d'État et à l'Autorité de protection des données, qui a deux mois pour se prononcer. Si elle y met de la bonne volonté, ce sera deux ou trois semaines. Dès réception de ces avis, nous les approuverons et nous adresserons un projet de décret au parlement qui travaillera au rythme qu'il souhaite", lui a détaillé M. Di Rupo. "Si on peut faire ça en trois semaines, nous serons heureux", a-t-il enfin résumé.