Les incapacités de travail de plus d'un an en raison d'un burn-out ou d'une dépression ont continué à augmenter en 2022, indique l'Inami dans un rapport publié jeudi. Ce nombre a même grimpé de 43% en cinq ans, et plus spécifiquement de 61% chez les travailleurs indépendants.
Le nombre de personnes en invalidité (soit une incapacité de travail de plus d'un an) en raison d'un trouble mental a augmenté de plus de 30% en cinq ans, s'élevant à plus de 185.000 individus en 2022, constate l'Institut national d'assurance maladie-invalidité. Cette hausse est encore plus prononcée (+43%) en ce qui concerne les travailleurs souffrant de burn-out ou de dépression - que la cause soit professionnelle ou non. Au total, 125.673 personnes étaient concernées par ces troubles en 2022.
Ce sont principalement les femmes qui souffrent de burn-out ou de dépression, représentant plus de deux tiers des invalidités dans cette catégorie. C'est également parmi les femmes que les hausses du nombre de cas sont les plus importants (+47% pour l'ensemble des travailleuses, +71% pour les indépendantes).
Ces chiffres pourraient toutefois être supérieurs, car ils ne reprennent pas les fonctionnaires statutaires, précise l'Inami.
L'organisme fédéral a évalué le coût de ces incapacités de travail pour burn-out ou dépression à plus d'1,8 milliard d'euros en 2021, dernière année pour laquelle les données d'indemnités sont connues. Soit une hausse de 59% en cinq ans. Cela représente près d'un quart du montant total des indemnités pour les invalidités, s'établissant à 7,5 milliards d'euros.
"Nos statistiques constituent une boussole de choix pour les décideurs. Ils peuvent s'y référer pour élaborer et orienter des politiques de santé et d'incapacité de travail ciblées et cohérentes avec la réalité du terrain, y compris en matière de prévention", conclut l'Inami.
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