La première campagne pour le droit européen à l'avortement a été officiellement lancée lundi par le mouvement baptisé "My Voice, My Choice" à Bruxelles. La campagne doit recueillir plus d'un million de signatures en une année pour "constituer la première étape de la création d'un fonds européen destiné à aider les femmes qui se voient refuser l'accès à l'avortement au sein de l'Union européenne (UE)".
En Europe, plus de 20 millions de femmes n'ont pas accès à l'avortement, selon les membres de l'initiative coordonnée par diverses organisations européennes.
"Toutes les femmes ont pourtant le droit de disposer de leur corps, quel que soit l'endroit d'où elles viennent", a défendu une militante de l'ONG slovène The 8th of March Institute. "L'avortement n'est pas accessible partout comme il devrait l'être. La sécurité n'est pas seulement une affaire militaire, elle dépend également de l'accès aux soins de santé", a poursuivi une membre de l'ONG polonaise Wschod.
Pour changer cela, "My Voice, My Choice" a fait enregistrer une initiative citoyenne européenne (ICE) exigeant que l'UE fasse tout ce qui est en son pouvoir pour garantir un avortement "sûr et accessible" à toutes.
"Nous exigeons que l'UE adopte une législation qui créerait un mécanisme financier aidant les États membres à fournir une possibilité d'avorter sans risque à toutes celles qui n'y ont pas accès."
L'ICE permet à la population de participer activement à l'élaboration de politiques, en invitant la Commission européenne à proposer une nouvelle législation sur une question particulière. Pour que l'initiative soit examinée, elle doit obtenir le soutien d'un million de personnes issues d'au moins sept pays de l'UE, avec un nombre minimum de signatures dans chaque pays.
Pour les militantes, cette campagne revêt une importance cruciale. Elle permet, en plus d'exiger la création d'une législation, de mettre en lumière la cause "dans la sphère politique et dans les discours journalistiques", a notamment déclaré l'auteure française Alice Coffin. "Le combat doit se poursuivre. Nous devons être solidaires."
Pour l'heure, la campagne a déjà rassemblé plus de 90.000 signatures, dont 305 en Belgique. Elle a débuté mercredi.
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