La tension continue à monter en Fédération Wallonie-Bruxelles sur la question des nouveaux masters en médecine. Les nouvelles menaces jeudi matin du président du PS de recourir à une majorité alternative pour contourner l'opposition du MR dans ce dossier a provoqué de nouvelles palpitations.
Manifestement courroucé par cette sortie, le ministre-président Pierre-Yves Jeholet (MR) a demandé à ce que le débat sur ces nouvelles habilitations, qui figurait pourtant à l'ordre du jour du conseil des ministres jeudi matin, soit -à nouveau- reporté.
"Cette interview ne permet pas des échanges sereins en gouvernement", justifiait-on jeudi au sein de la majorité.
Aucune nouvelle date n'a été fixée pour reprendre la discussion.
Officiellement, le prochain conseil des ministres n'est prévu que dans deux semaines seulement, le 6 avril prochain.
Jeudi matin sur la Première, le patron du PS avait réitéré ses menaces de se passer de son partenaire MR et de constituer une majorité alternative pour valider le dossier.
"S'il n'y a pas d'accord, dès la semaine prochaine, il y aura des initiatives au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles", a averti M. Magnette.
"Si nécessaire, nous proposerons aux Engagés (opposition, ndlr) de voter l'ensemble des habilitations", avait-il ajouté.
Interrogé jeudi par Belga, le président des Engagés, Maxime Prévot, se dit prêt à saisir l'invitation. Son parti appuie les deux demandes de nouveaux masters envisagés à Mons et Namur.
"Un soutien de nos députés au cycle complet de master en médecine en Hainaut est tout à fait envisageable", assure le Namurois.
Qu'il soit initié par le PS ou pas, le débat sur ces deux masters en médecine reviendra très certainement dès la semaine prochaine au Parlement de la Fédération.
L'opposition PTB a en effet annoncé son intention de déposer un projet de résolution soutenant les projets de l'UMons et de l'UNamur.
Le texte doit être discuté dès mardi en commission Enseignement supérieur, ce qui permettra de tester l'état de cohésion entre partenaires de majorité.
Le recours à une majorité alternative semble toutefois à ce stade peu probable. Ecolo, troisième roue de l'attelage aux commandes en FWB, semble en effet bien peu emballé par l'idée de contourner les libéraux.
Interrogée mardi sur BX1 sur cette perspective, la vice-ministre-présidente écolo Bénédicte Linard a ainsi assuré que le gouvernement continuait à travailler pour trouver des solutions.
Depuis le début du mois de février, la majorité PS-MR-Ecolo se déchire sur la demande de l'UMons et de l'UNamur à pouvoir organiser des masters en médecine.
Le PS et Ecolo estiment que la mesure permettrait de réduire la pénurie de médecins en Wallonie, et de soutenir le développement de la province du Hainaut.
La ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Glatigny (MR) refuse toutefois d'y souscrire.
Celle-ci justifie sa position pour des questions budgétaires ainsi qu'en raison du contingentement de médecins qui ne permettra pas demain à la FWB d'avoir plus de diplômés, même avec deux masters supplémentaires.