Le CD&V a renvoyé mercredi à l'accord de gouvernement dans le débat sur la modernisation de la loi sur l'avortement, notamment sur la nécessité de trouver un consensus au sein de la majorité.
"Dans l'accord de gouvernement, il est écrit clairement qu'après l'évaluation par les experts, un travail constructif sera mené afin de trouver un consensus entre les partis du gouvernement. Cette phrase n'a pas été ajoutée par hasard", a souligné la députée Els Van Hoof.
Les centres d'avortement flamands Luna et VUB Dilemma ont lancé mercredi une campagne pour réclamer une nouvelle loi sur l'avortement. Ils demandent notamment une prolongation du délai pour avorter, actuellement de 12 semaines.
Dans la majorité, l'Open Vld a embrayé, suivi de Vooruit et d'Ecolo-Groen.
Or, le sujet est "gelé" au parlement. Avant la formation de la majorité Vivaldi, le CD&V, rejoint par la N-VA et le VB a obtenu le report du vote d'une proposition de loi du PS à la Chambre, qui, entre autres dispositions porte le délai à 18 semaines, en renvoyant des amendements au Conseil d'État. L'accord de gouvernement a balisé la suite de la discussion. Un comité d'experts scientifiques devait rendre un rapport, ce qui est fait et va globalement dans le sens de la proposition de loi. Depuis lors, le dossier n'a plus bougé.
L'accord de gouvernement précisait la suite, en particulier de "continuer les travaux de manière constructive pour qu'un consensus se dégage entre les partis du gouvernement et dans l'attente, de ne pas procéder au vote".
Jusqu'à présent, il n'y a pas de consensus. Le CD&V a fait une ouverture sur certains points, sans toutefois rejoindre les experts sur des points importants comme le délai dans lequel un avortement peut être pratiqué ou la suppression du délai de réflexion. Le PS a fait savoir en mai que la base de discussion était, à ses yeux, le rapport des experts "qui conforte les lignes de force de la proposition socialiste qui veut renforcer le droit à l'IVG".
"Nous sommes toujours prêts à accepter les invitations à discuter", a ajoutée Mme Van Hoof. "Ce sont les chrétiens-démocrates qui sont prêts à trouver un compromis. Réduire le délai d'attente obligatoire à 2 jours, augmenter le délai maximal de 12 à 14 semaines, abolir la criminalisation des femmes. Ce sont toutes des choses dont nous, en tant que CD&V, voulons parler".
Mais selon la députée, la contraception devrait également être abordée. "Parmi toutes les femmes qui ont avorté, 44 % n'ont pas utilisé de moyens de contraception. En outre, 30 % d'entre elles n'ont pas utilisé la bonne méthode de contraception. La désinformation sur TikTok et Instagram joue également un mauvais rôle, selon le rapport d'évaluation des experts sur l'avortement. Nous devrions nous concentrer sur l'accessibilité de la contraception à long terme, comme le stérilet. Nous voulons que cela soit gratuit."