Dans le cadre de la présidence polonaise du Conseil de l'UE, Bozar accueille l'exposition d'art contemporain "Familiar Strangers. Les Européens de l'Est d'un point de vue polonais". Plus de 40 œuvres de 13 artistes différents sont à découvrir au palais des Beaux-Arts de Bruxelles, du 14 mars au 29 juin.
Le titre de l'exposition est inspiré par Stuart Hall, théoricien aujourd'hui décédé, qui avait écrit que la culture n'est pas une manière d'être, mais une manière de devenir, avec et malgré les autres, une société plus juste.
"Familiar Strangers" présente les évolutions récentes en Europe de l'Est dans le contexte de la Pologne. "Il a hélas fallu attendre l'invasion violente de l'Ukraine pour que la perception de soi du collectif européen déborde la perspective occidentale", souligne l'institution culturelle.
L'exposition s'intéresse aux processus politiques et sociaux, en mettant en lumière les identités variées et critiques d'une région souvent perçue comme culturellement homogène, bien qu'elle ne l'ait jamais vraiment été. Elle adopte ainsi le regard des diasporas, des minorités et de toutes celles et ceux qui participent à l'enrichissement de l'espace public.
"Il s'agit d'une exposition sur les étrangers familiers - les Européens de l'Est - et plus particulièrement, les différentes identités et positions qui contribuent à la pluralité de la sphère publique en Pologne, en prenant la Pologne comme exemple de la région au sens large", précise la commissaire de l'exposition, Joanna Warsza. C'est aussi une mise en avant de "l'occidentocentrisme du collectif européen qui n'est devenu palpable que depuis la tragique invasion de l'Ukraine", ajoute-t-elle.
Chaque salle de l'exposition est consacrée à un artiste. Le parcours débute par une sculpture réalisée par Janek Simon, avec l'aide de l'IA et de l'apprentissage automatique. Il se poursuit avec les peintures de Mikoaj Sobczak, les patchworks de l'artiste rom polonaise Magorzata Mirga-Tas, la performance vidéo "Consumer Art" de l'artiste féministe polonaise Natalia LL ou encore "Miraculous Accident" d'Assaf Gruber, présenté en février dernier à la Berlinale. D'une pièce à l'autre, les artistes exposés forgent un sentiment d'appartenance au monde, en Pologne, en Europe et au-delà.