Le 6 septembre dernier, une première mondiale a été réalisée aux Cliniques universitaires Saint-Luc et à l’UZ Gent avec l’implantation chez deux patients d’un dispositif de neurostimulation inédit, le système « NAO.VNS », basé sur la technologie optoélectronique. Ce système, développé par la société Synergia Medical, représente un espoir pour les patients souffrant d’épilepsie réfractaire.
Près d’un tiers des personnes épileptiques sont considérées comme réfractaires. En l'absence de réponse aux traitements médicamenteux, une intervention chirurgicale est souvent nécessaire pour enlever la zone du cerveau responsable des crises. Toutefois, lorsque cette option n'est pas possible, en raison de la localisation ou de l’étendue de la zone à opérer, la neurostimulation, notamment par stimulation du nerf vague (VNS), est proposée. Les résultats de cette technique étant variables, la recherche cherche à en améliorer l'efficacité, notamment à travers l’étude AURORA, qui évalue le système NAO.VNS.
« Cette technologie va transformer la prise en charge de l’épilepsie », ont déclaré les Dr Herbert Rooijakkers et Frank Dewael, responsables des premières implantations du NAO.VNS. Le dispositif utilise la lumière pour activer la neurostimulation, en remplaçant les composants métalliques par des matériaux tels que le quartz et les fibres optiques polymères. Cette innovation permet une meilleure compatibilité avec les examens IRM, souvent problématiques avec les implants traditionnels. Pour les Prs Kristl Vonck et Riëm El Tahry, chercheurs principaux à l’UZ Gent et aux Cliniques Saint-Luc, l’accès aux IRM est essentiel pour assurer un suivi médical optimal des patients : « Ce dispositif garantit désormais cet accès à tous nos patients implantés. »
Le système NAO.VNS, qui utilise des cellules photovoltaïques miniaturisées, présente également d’autres avantages, comme une durée de vie prolongée de la batterie et une meilleure cybersécurité grâce à la communication optique. Synergia Medical prévoit de poursuivre l’étude AURORA dans les deux ans à venir pour évaluer la sécurité du dispositif, avant d’élargir les recherches à d’autres pays, dont les États-Unis et le Canada.
Les premiers résultats prometteurs laissent entrevoir des applications plus larges de la technologie optoélectronique, qui pourrait ouvrir la voie à des traitements plus précis et moins invasifs pour les patients souffrant d’épilepsie réfractaire, mais aussi d'autres troubles neurologiques.