La Commission Technique de l'Art Infirmier se réunira vendredi pour établir une liste des actes infirmiers qui ne pourront pas être délégués à des personnes non qualifiées, a-t-on appris du cabinet du ministre de la Santé publique Frank Vandenbroucke. Cette proposition de liste entrera dans la concertation initiée entre ministre, syndicats et associations infirmières face à la colère du personnel soignant, réagissant à un texte voté en urgence à la Chambre la semaine passée.
Le texte approuvé la semaine dernière va permettre dans les prochains mois de déléguer des actes infirmiers à des personnes non qualifiées, de mani&egr ave;re exceptionnelle et temporaire, et sous certaines conditions de manque de personnel, etc. Le texte vise spécifiquement la difficile période que vivent actuellement les hôpitaux, avec l'afflux de patients atteints de la Covid-19.
Dès l'adoption du texte, des professionnels et organisations syndicales avaient grondé, mettant en avant la nécessité d'un réel renforcement des soins de santé et d'une vraie revalorisation du métier d'infirmier.
"Sur le terrain, le personnel infirmier est en colère. Il perçoit comme une gifle cette loi trop large, mal écrite, et permettant des dérives importantes. Il la perçoit aussi comme une dévalorisation des études en art infirmier", martèle mardi la CNE (CSC), qui estime que les propositions des organisations syndicales n'ont pas été prises en compte. La CNE veut que la loi tout juste votée soit revue.
Du côté du cabinet Vandenbroucke, on tempère: "Nous avons clarifié l'objectif du texte. On n'impose rien, l'idée est de mettre des mesures à disposition" pour permettre des renforts en cas de manque de personnel infirmier. Le texte ne vaut d'ailleurs que pour les prochains mois, jusqu'à fin mars 2021. Le but est donc de faire aboutir le plus rapidement possible la concertation pour qu'il puisse être appliqué en pratique. Définir une liste précise des actes "non-délégables" en fait partie.
La CNE demandait quant à elle de définir plutôt une liste "positive", reprenant les seuls actes qui pourraient éventuellement être délégués, mais ce ne sera pas le cas.
Par ailleurs, les choses avancent également quant à l'enveloppe de 600 millions d'euros (dont 500 millions pour une revalorisation salariale) promise au secteur des soins de santé, annoncée en juillet dernier. L'accord social sera signé avec les partenaires sociaux jeudi, selon le cabinet Vandenbroucke.
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