Une étude belge (1) sur le burn out au sein de la population de résidents (médecins en voie de spécialisation) . Elle conclut que les mesures pour améliorer le bien-être des résidents passe, évidemment, par la diminution de facteurs stressants négatifs: éviter une charge de travail trop élevée ainsi que des horaires lourds et irréguliers. Mais pas seulement!
Et c'est là son apport innovant : la réduction du risque de burn out passerait également par le développement de facteurs positifs tels que les compétences du superviseur en terme de support, de supervision et de reconnaissance.
Le burn out se mesure dans trois dimensions. D'abord, un épuisement émotionnel caractérisé par une fatigue extrême et lié à un excès de demandes au sein de sa profession. Ensuite, une dépersonnalisation avec développement d'une attitude cynique et négative, vue comme un mécanisme de protection contre le découragement. Enfin, une réduction du sentiment d'accomplissement personnel dans l'exercice de sa profession.
Les professionnels de la santé sont plus exposés au burn out que d'autres, et en leur sein, les résidents sont à plus haut risque encore: 27,8% en sont proches pour 8,5% de survenue (2).
Or le burn out impacte fortement le bien-être et amène à plus d'absentéisme ainsi qu'à des soins médicaux moins optimaux.
Les facteurs de risque individuels ont déjà été bien étudiés (3) : statut marital, facteurs de personnalité, pratique d'un sport,... L'étude qui vient de sortir, elle, s'est penchée sur une dimension plus spécifiquement organisationnelle et explore l'importance relative des facteurs positifs et négatifs liés à l'oganisation de travail dans le développement d'un burn out.
Comme facteurs de risque négatifs, sans surprise, c'est la charge de travail importante, comprenant la surcharge administrative ainsi que les horaires longs et irréguliers qui ressortent en premier. L'étude met aussi en évidence l'existence de trois principaux facteurs positifs qui diminueraient le risque de burn out. Il s'agit d'abord de permettre un juste niveau d'autonomie dans le travail corrélé à la compétence du résident en fonction de son niveau de formation. Deuxièmement, instaurer des supervisions régulières où peuvent être donnés des retours qualitatifs sur la pratique, ceux-ci étant à visée d'améliorer les prises en charge. Enfin de développer un support social étayant par la reconnaissance du travail accompli, une bonne communication et une bonne collaboration entre professionnels.
L'étude conclut en la nécessité d'allouer des ressources à la formation des superviseurs afin qu'ils puissent remplir ce rôle-pivot auprès des résidents. En effet, ils sont les mieux placés pour trouver le juste équilibre entre autonomie du médecin et besoin de guidance, pour offrir cette guidance sous forme d'un accompagnement et de feedbacks personnalisés et enfin pour adresser son appréciation au résident quant à ses efforts et au temps qu'il investit dans sa pratique, participant ainsi au légitime besoin de reconnaissance.
Notons qu'une autre étude vient d'être lancée par le CIMACS (Comité Interuniversité des Médecins Assistants Candidats Spécialistes) auprès des candidats spécialistes francophones. Les premiers résultats devraient être connus en Janvier. Ils seront publiés et analysés en exclusivité dans Le Spécialiste.
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