Si la note de politique générale pour l’année prochaine accorde nettement moins d’attention aux (aspirations des) prestataires de soins qu’aux patients, il y a tout de même çà et là quelques points intéressants à rapporter. Autant savoir...
Une bonne nouvelle concerne les maîtres de stage qui encadrent des médecins spécialistes en formation (mais pas les MGFP), puisqu’ils bénéficieront bientôt d’une allocation fixée en fonction du nombre de stagiaires professionnels ou MSF qu’ils prennent en charge.
L’objectif des autorités est, à terme, de faire évoluer ce modèle vers «un financement de la formation lié à la personne» comportant notamment des indicateurs de qualité à la fois pour les maîtres de stage eux-mêmes et pour les services de stage.
La note de politique générale annonce également la poursuite des travaux autour du cadre réglementaire et du modèle de financement du nouveau modèle organisationnel des services de garde en médecine générale dans toute la Belgique.
Il semble également que les postes de garde vont devoir à leur tour développer des modèles de collaboration.
Améliorer la qualité et l’accessibilité
La prescription électronique des examens d’imagerie sur la base d’un formulaire de demande standardisé doit permettre d’éviter les «doublons». Le gouvernement veut également examiner avec les entités fédérées l’extension de la programmation RMN dans l’espoir de parvenir à sortir de l’impasse actuelle.
S’agissant des antibiotiques, les campagnes actuelles seront poursuivies. En 2019, un dossier sera également mis à la disposition des Glems pour leur permettre d’aborder le bon usage de ces médicaments au sein d’un groupe de pairs – on pourrait même presque parler d’une forme d’autocontrôle.
Pour améliorer la qualité des soins, on nous annonce par ailleurs, pour les médecins généralistes, des trajets de suivi après envoi d’un feedback individuel et la rédaction d’un «Rapport de performance global pour la médecine générale en Belgique». En médecine spécialisée, des rapports seront rédigés individuellement pour chaque spécialité afin de dresser un tableau de la disparité des pratiques.
Le gouvernement entend également élargir l’offre de médiation interculturelle à distance (par vidéoconférence) afin de répondre à la demande croissante.
Pour améliorer l’accessibilité des médicaments, en particulier innovants (et coûteux), il confirme par ailleurs son intention de poursuivre la collaboration avec d’autres pays d’Europe dans le but d’obtenir des prix et conditions plus avantageux.
Le développement des soins intégrés et des projets correspondants dans le domaine des soins chroniques sera poursuivi. Une grande attention est également accordée, dans le texte, aux soins palliatifs et aux soins de santé mentale aussi bien chez les patients adultes que chez les plus jeunes.
La poursuite du déploiement de l’e-santé devrait avoir un impact bénéfique en termes de qualité des soins. Il conviendrait également de continuer à investir dans le développement des réseaux européens de référence pour les maladies rares. Dans le domaine du cancer, enfin, il faudrait se focaliser sur une qualité accrue, y compris pour les tests diagnostiques.
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Derniers commentaires
Charles KARIGER
22 novembre 2018Privée, comme dans plusieurs pays européens, ou publique comme chez nous, nous voici vraiment entrés dans l'"Industrie des soins de santé".
Dans une époque précédente, une ère antérieure, il s'agissait de notions telles que "colloque singulier", "médecin de famille",...
Les points d'intérêts (pardon! les "focus"!), sont l'"impact bénéfique", l'"intégration des soins ", la "performance globale", la "médiation interculturelle à distance", des "tableaux de la disparité des pratiques", l'électrosanté et son envahissante administration, ses coûteux équipements ,...
Peut-être devrait-on avertir le public et en particulier les lycéens de terminale de ce bouleversement (pardon! cette "disruption des paradigmes"!).
Il n'est plus minuit, Docteur Schweizer. L'horloge est désormais remplacée par un tableur électrique.