L’évolution de la structure de l’offre de médecins généralistes en Wallonie et à Bruxelles remet au centre des préoccupations du CMG la planification de la formation de médecins généralistes. Le Collège de Médecine Générale plaide pour que les généralistes représentent à l’avenir, de manière constante, au moins 50% de la profession de médecins en Wallonie et à Bruxelles.
On le sait, un système de santé comptant des soins primaires forts a un impact positif sur les 2ème et 3ème lignes de soins, entre autres grâce à une prise en charge précoce des problèmes de santé et une réduction des soins spécialisés inutiles. Or, la pyramide d’âge actuelle de la médecine générale, le décrochage de médecins généralistes dès les premières années de carrière, ou encore la dispersion géographique imparfaite entre les territoires de soins (zones en pénurie, régions rurales, quartiers défavorisés, …) met à mal la force à laquelle la 1ère ligne pourrait prétendre.
Pourquoi 50 % ?
Pour renforcer les bienfaits importants de la première ligne, le CMG plaide pour que les médecins généralistes représentent à l’avenir, de manière constante, au moins 50% de la profession de médecins en Wallonie et à Bruxelles. Plusieurs conditions sont requises pour y arriver :
- Prendre en considération l’évolution quantitative et qualitative des besoins (plutôt que les demandes) d’une politique de santé en Wallonie-Bruxelles pour les 20 prochaines années.
- S’inscrire dans une volonté de donner davantage de place et de moyens à une politique de prévention de santé qui, pour être plus effective, doit pouvoir, au-delà des dispositifs collectifs, être déclinée dans le contact personnalisé avec la population.
- Reconnaître le rôle essentiel de la première ligne de soins dans une politique de santé. Cette première ligne est définie comme une ligne de prévention et de soins, assurant une continuité des soins (les gardes, la proximité, des soins à domicile).
- Créer les conditions les plus favorables pour permettre un accès aux soins aux populations défavorisées économiquement, socialement, culturellement. Veiller à proposer une offre de première ligne qui garantisse un accès aux soins sur l’ensemble du territoire (en tenant compte des enjeux liés à la densité et à la diversité des populations).
- La médecine générale est une spécialisation qui s’affirme comme telle, avec la volonté de jouer pleinement son rôle aux côtés des autres spécialités et des autres prestataires de soins. Les médecins généralistes veulent relever les défis du maintien des exigences de qualité.
Des leçons à tirer de la pandémie de Covid-19
La médecine générale a été précieuse pour « encaisser le choc » de la pandémie Covid. La réponse curative la plus efficace a finalement été de nature préventive (la vaccination). La 2ème ligne de soins, sans une première ligne agile et réactive, aurait eu encore plus de difficultés à gérer la crise.
Voilà pourquoi le CMG plaide pour que les médecins généralistes représentent à l’avenir, de manière constante, au moins 50% de la profession de médecins en Wallonie et à Bruxelles.
> Découvrir l'argumentaire complet du CMG,réalisé en collaboration avec le Dr Anne-Laure Lenoir (ULiège).
Derniers commentaires
Charles KARIGER
03 mars 2022Que cela commence enfin par une valorisation (pas RE-valorisation!) du statut du MG dans la société ("Votre médecin N'A QU'A faire ceci et cela !") et lui garantir un confort matériel enviable !
Hors de cela, carrières à déconseiller.