Jean Macq travaille à l’IRSS, l’Institut de recherche Santé et Société de l’UCL. Ses travaux portent, notamment, sur l’évolution du métier de MG. Au dernier salon professionnel Soins et santé de Namur, il a exposé sa vision. Elle est sous-tendue par deux scénarios distincts, qui ne drainent pas les mêmes investissements publics.
Actuellement déjà, le métier se pratique différemment selon les lieux et les options organisationnelles, entame le Pr Macq. Et de citer les MG mus par une ‘logique déconventionnée’ comme on en trouve en Brabant wallon, dit-il, « les urgences devenant la 1ère ligne pour qui n’a pas des horaires s’accordant aux leurs ou les moyens de les consulter ». Et puis, il y a des MG en réseau, qui disposent d’une bonne permanence. Voire des MG en pratique de groupe qui sont dans une démarche proactive, ‘sortant’ du cabinet pour initier des actions de promotion de la santé et de prévention dans la communauté. « Dans le futur, les généralistes seront des femmes, qui exerceront surtout en pratique de groupe, avec une nouvelle culture de travail. Je travaille beaucoup avec des infirmiers. Les relations de pouvoir sont en train de changer », dépeint-il.
Le professeur louvaniste voit deux grands axes d’évolution possibles : des soins de santé hyper techniques, avec des centres d’excellence, des traitements ajustés grâce aux biomarqueurs… ou des soins de santé plus proches des lieux de vie, tenant compte des dimensions sociales et des priorités du patient. « Des tensions vont apparaître entre les deux modèles. Mais il y a derrière le premier un intérêt économique : le développement de ces secteurs innovants est central pour l’économie de la Wallonie. »
Jean Macq prédit « du coup, deux scénarios pour le ‘MG du futur’. La technique, les innovations prennent le dessus, et le MG devient un expert de l’approche scientifique et technique au sein d’un groupe pluridisciplinaire. L’équipe de soins primaires s’occupe des patients à faible risque. Dans ce scénario, l’hôpital ‘sort de ses murs’, des spécialistes ‘de l’organe’ se tiennent en contact avec des patients connectés, soignés à domicile. Les professionnels de 1ère ligne font du coaching. Ou alors, autre possibilité, le MG devient expert de la complexité. Il intègre la réalité médicale, mais aussi psychosociale, du patient. Il ne fait pas que du diagnostic et du traitement La communauté de la personne devient importante. Un maillage s’établit avec les autres services locaux, y compris sociaux. Le MG peut être celui qui fait lien. C’est l’équipe de soins primaires, et pas l’hôpital, qui est au centre, qui lance des initiatives (comme des jardins partagés, des maisons de quartier…) »
Selon le chercheur, c’est plutôt le scénario technique qui, aujourd’hui, draine les financements publics. « Dans le second, on a besoin d’innovations sociales. Or, la Région investit peu dans ce secteur. » Anticiper lequel l’emportera est essentiel pour pouvoir donner aux futurs MG la formation la plus adaptée.
J’avoue qu’en tant que médecins c’est plutôt le deuxième scénario qui m’attire ! Celui où le medecin est inséré et participe au maillage social.
— depuydt caroline (@DepuydtCaroline) 11 février 2019
Les 2 réalités coexisteront:
— Nathalie Schirvel (@NatSchirvel) 11 février 2019
d'un côté des médecins pdg de cliniques high tech et des médecins ingénieurs,
de l'autre des médecins véritables coach en santé, intégrant toutes les dimensions du bien-être pour accompagner le citoyen. @Karolien1231
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Charles KARIGER
12 février 2019Beurk et beurk!
Vivement la quille!