De quels points d’attention les prochains ministres de la Santé doivent-ils s’emparer en priorité ? Le GBO a son idée sur la question : il sélectionne, dans un mémorandum, une dizaine d’évolutions qu’il juge nécessaires. On y trouve tant des attentes quant aux conditions d’exercice du MG que des considérations sur la gouvernance.
Le GBO invite les partis de tous poils à donner (enfin…) du corps au fameux : le généraliste doit être « au centre » du dispositif. Une expression en galvaudage rampant, regrette le syndicat. Il propose notamment d’adopter une « politique d’échelonnement moins timide qu’actuellement », ou encore d’impliquer systématiquement et dès le départ le MG dans toute réflexion sur des modèles de soins innovants, par exemple transmuraux.
Le GBO suggère de diplômer au moins 43% de MG par cohorte, en veillant à combler les fossés de revenus entre disciplines. Lui envisage toujours la rémunération du MG comme un savant dosage de paiement à l’acte et de forfaits, mais espère « un réétalonnage convaincant des montants des prestations ». Ceci passe par une « révision équitable de la nomenclature », ne lésant pas les actes dits intellectuels. Il revendique la valorisation de la consultation longue et de la gestion du DMG des patients complexes, et le relèvement tarifaire de la visite soins palliatifs, par exemple.
Il est d’avis que les futurs décideurs « favorisent au maximum l’installation groupée » (sous le même toit, en réseau, en équipe mono- ou multidisciplinaire de 1ère ligne) par la mise à disposition de locaux ou par des prêts et/ou des financements à l’achat d’infrastructures. Il faudra, dit-il, continuer à faciliter l’embauche de personnel non clinique : accueil, administration, comptabilité, informatique...
Le GBO demande aussi de poursuivre « une bonne (ré)organisation de la garde (…) pour pérenniser ce service au public mais en veillant à garantir aux généralistes des conditions de travail tenables ». Il faut, dit-il, généraliser d’urgence le tri 1733.
Plus globalement, le syndicat trouve que la Belgique se dote au gré des législatures de petits plans thématiques disparates, alors qu’elle devrait avoir l’ambition d’élaborer un grand plan pluriannuel de santé. Ce plan devrait être orienté « besoins » de la population - donc passer par un préalable : la détermination desdits besoins.
Enfin, il rappelle aux décideurs qu’une politique de santé a peu de chances de fonctionner si on n’a pas un tant soit peu impliqué ses premiers acteurs : « la situation de crise qui frappe actuellement les PMG illustre particulièrement bien les limites d’un dirigisme non participatif ».
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