Maggie De Block a capté l’attention des médias ce matin, en annonçant un (futur) projet pilote d’accompagnement sur mesure de travailleurs menacés de burn out. Ce dernier reçoit par ailleurs la qualification de «maladie liée au travail» – pas de maladie professionnelle. Quels prestataires, précisément, seront impliqués dans les 17 séances (maximum) que supposent ces trajets expérimentaux?
Maggie De Block annonce avoir dégagé 2,5 millions pour le lancement, en novembre, d’une expérience menée sous la tutelle de Fedris, l’Agence fédérale des risques professionnels née de la fusion l’an passé du Fonds des maladies professionnelles et du Fonds des accidents du travail: l’inclusion de 300 à 1.000 travailleurs à risque de surrégime dans des trajets d’accompagnement personnalisés à vocation préventive. Pour la petite histoire, les participants seront recrutés dans les secteurs hospitaliers et bancaires, fort exposés au burn out.
Ces trajets pourront durer jusqu’à 9 mois et inclure 17 séances qui comprendront notamment «une consultation clinique et porteront par exemple sur la gestion du stress, l’hygiène de vie ou le projet professionnel du travailleur», indique le cabinet de la ministre dans son communiqué.
Quels professionnels de soins, précisément, seront amenés à jouer un rôle dans cette guidance? Et a-t-on réservé une place pour le médecin de famille? «On peut difficilement établir une liste exhaustive des professionnels de soins», répond le cabinet, «car la prise en charge est multidisciplinaire (exemple: un patient peut être examiné pour un problème de thyroïde s’il est tout le temps fatigué, recevoir des conseils en matière de nutrition, de sommeil…), mais il s’agira essentiellement de psychologues et de kinés. (*)»
C’est principalement (*) au début du processus que la médecine générale sera impliquée. «C’est le médecin traitant (ou le médecin du travail) qui introduira une demande de confirmation du diagnostic de burn out auprès de Fedris», développe le cabinet. «Son rôle est important car il aura au préalable écarté d’autres raisons pouvant expliquer l’état du travailleur.» Un psychologue se chargera de faire un ‘take in’, a par ailleurs précisé Maggie De Block sur les ondes de la Première ce matin, donc de vérifier qu’il rentre bien dans le scope du projet.
La catégorisation du burn out en «maladie liée au travail» insiste sur son aspect multifactoriel: le travail est un facteur causal parmi d’autres. Les séances du projet pilote seront remboursées aux patients, comme d’ailleurs leurs frais de déplacement. Mais être reconnu en burn out ne donnera pas lieu à une indemnisation complémentaire par rapport à l’indemnité classique d’incapacité de travail.
Pour rappel, Maggie De Block avait déjà annoncé, il y a quelque temps, le futur remboursement de consultations chez le psychologue, pour lequel elle a réservé 22,5 millions. Le cabinet confirme que cette évolution est toujours programmée pour la fin de l’année, ou «tout début 2019».
(*) pour être complet, quelques MG pourront également jouer un rôle plus tard dans le processus. En effet, Fedris a également retenu, parmi les profils de professionnels susceptibles de devenir ses « intervenants burnout », les médecins généralistes pour autant qu’ils puissent se prévaloir d’une expérience dans le domaine du suivi et de l'accompagnement de patients en souffrance au travail. « Les appels à candidatures vont être publiés prochainement », signale le cabinet.