Etude de l’offre médicale à Bruxelles : les généralistes applaudissent, mais ...

Tant du côté francophone (FAMBG) que du côté néerlandophone (BHAK), les généralistes bruxellois accueillent favorablement l’étude. Mais pour eux, il faut que cette étude incite les autorités à prendre les mesures adéquates pour surmonter les obstacles à l’installation de jeunes médecins à Bruxelles.

« C’est un travail fouillé, scientifiquement solide et bien fait », commente d’emblée le Dr Michel de Volder, président de la Fédération des Associations de Médecins Généralistes de Bruxelles. « J’ai même été passionné par la richesse des informations sociologiques que contient ce document », ajoute-t-il.

Il signale également que la FAMGB dispose d’une foule d’informations complémentaires, par exemple sur les gardes à Bruxelles, l’origine des patients qui les consultent, les motifs qui les amènent… « Ces informations », dit le président de la FAMGB, « pourraient s’ajouter à celles de l’étude de l’Observatoire de la Santé. Mais il faut bien être conscient que c’est un instantané de la situation à un moment donné et que tout évolue. »

Une dynamique d’installation en cours

Michel de Volder rapporte qu’actuellement un peu plus de médecins nouvellement formés arrivent sur le marché et que, depuis deux ou trois ans, il y a une hausse du nombre de jeunes qui viennent s’installer dans la région. « Certes », dit-il, « la force de travail évolue, mais il faut mettre en place des mesures structurelles. »

Des mesures adaptées à la réalité de terrain

Là est toute la question. Des cartes détaillées sont avant tout un outil pour prendre les bonnes mesures au bon endroit. « Les primes Impulseo ont-elles un sens quand on sait qu’un jeune médecin qui s’installe, où que ce soit, peut rapidement se faire une clientèle complète et gagner plus que l’apport de la prime, qui en plus lui impose de rester cinq ans au même endroit ? »

Il est vrai, en plus, que les médecins changent aujourd’hui facilement de place, de mode de pratique (en solo, en association). « Un élément de solution véritable serait de rendre accessibles des locaux équipés et à des prix abordables. De petits cabinets pour une pratique en solo, on peut en trouver. Mais le modèle solo est en perte de vitesse. Des endroits qui permettent une pratique en groupe, quelle que soit la formule, sont difficiles à trouver et hors de prix, surtout dans les communes en pénurie. Les communes ont un rôle à jouer à ce niveau. Et en plus de cela, les cabinets se font taxer comme bureaux… Si on mettait en place de telles structures, peu importe que les médecins changent de lieu ou de forme de pratique. Les locaux restent et d’autres médecins pourraient venir y exercer. »

Soutien logistique et élargissement de la patientèle

Et d’évoquer aussi la possibilité de soutien logistique et administratif. Le problème du refus de nouveaux patients doit aussi être pris en compte. L’INAMI réfléchit à la manière de stimuler les généralistes à élargir leur patientèle.

Une cartographie attendue et utile

Le Dr Els Van Hoste, présidente du BHAK (Brusselse Huisartsenkring), accueille elle aussi cette nouvelle cartographie avec satisfaction. « Avec la FAMGB, nous étions demandeurs », nous explique le Dr Els Van Hoste. « Nous ignorions des tas de réalités », commente-t-elle.

Elle souligne aussi un point positif à ses yeux : les cercles ont été consultés sur la manière de conduire l’étude et sur les notions qu’il fallait faire apparaître. La présidente cite par exemple l’âge des médecins en exercice, ce qui est important pour prévoir les besoins à venir en fonction des départs à la retraite. Et encore : « Nous savions que des jeunes médecins aimeraient venir s’installer à Bruxelles, mais nous ne savions pas ce qui les en empêchait. »

Une approche plus fine des besoins locaux

Nous pourrons voir quartier par quartier, en fonction du type de population et de divers autres paramètres, quelles sont les zones en souffrance et celles qui ne le sont pas. On se rapproche très fort de la réalité de terrain et on n’est plus devant une vague globalité.

Les nombreuses cartes dressées, avec de nombreux critères différents, permettent de mieux percevoir les besoins quartier par quartier. Il ressort clairement que la zone Nord-Est de Bruxelles abrite proportionnellement plus de néerlandophones que d’autres quartiers de la ville. « Si on ne tient pas compte du paramètre linguistique, on passe à côté d’une réelle pénurie, dans certains de ces quartiers, de médecins capables de parler en néerlandais avec les patients. »

Le poids des coûts immobiliers

Un autre exemple est celui des obstacles à l’installation. L’étude montre sans ambiguïté que les coûts immobiliers dans plusieurs communes constituent, pour les jeunes médecins, un frein majeur à l’installation.

Le dépouillement minutieux et le choix des actions à mener pour tenter d’améliorer les situations à problème demanderont un travail très important. « Nous le ferons avec la FAMGB », conclut-elle.

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