L’asbl « Centre Athéna Centrum » , héritière d’une initiative pilote de la FAMGB, se loge en plein coeur de Bruxelles. Elle reçoit la semaine deux grands types de patients : celui sans MG traitants et celui sans mutuelle. Depuis le 1er janvier, Athéna a assuré 1.343 consultations.
Eléonore Cotman, coordinatrice du centre, a fait les comptes. Depuis le 1er janvier, Athéna a assuré 1.343 consultations. Sa notoriété allant croissant, on peut imaginer qu’il dépannera quelque 6.000 personnes à l’année. Une dizaine de MG s’y relaient, rétribués à l’heure. Avoir quelques bras de plus faciliterait la gestion de la grille et des remplacements…
« Quasi 51% des patients qu’on reçoit n’ont pas accès aux soins. Ce sont des profils comme des réfugiés, migrants, sans abri… 45% sont des touristes, des gens qui viennent d’emménager à Bruxelles, qui n’ont pas de généraliste attitré, ou dont le MG n’est pas disponible ce jour-là pour cause de maladie ou de congés, ou dont la maison médicale est fermée… », énumère la coordinatrice
Un quart des 1.300 patients sont arrivés chez Athéna au départ du réseau de Médecins du Monde. 18% ont transité par des hôpitaux. Même s’il n’y a pas de partenariat formel, des contacts se sont noués avec Saint-Jean et Saint-Pierre. « Les urgences de Saint-Jean, par exemple, nous renvoient des grippes et autres pathologies du ressort de la médecine générale. » Ce n’est pas son objet premier, mais Athéna concourt donc à désengorger les urgences proches.
Le bouche-à-oreille et les infos disponibles sur le web soutiennent aussi sa fréquentation. Enfin, 11% des visiteurs ont été adressés par le monde associatif (Croix Rouge, centres d’hébergement, asbl Infirmiers de Rue…), et 5% frappent à la porte après avoir écouté le message que certains MG et maisons médicales placent sur leur répondeur. « On aimerait voir augmenter le nombre de ceux qui viennent sur conseil d’un pharmacien. »
Actuellement, 10 MG se relaient au centre, à raison d’une demi-journée par semaine. « La plupart exercent en maison médicale ou en planning familial. Ce sont surtout des jeunes, qui avaient envie de diversifier leur activité. Certains sont là depuis le début. Tous sont en phase avec la dimension sociale du projet et ont envie de le coconstruire avec nous. »
Athéna espère pouvoir, en 2019, engager une infirmière. « Elle s’occuperait des soins de plaie, par exemple, et d’effectuer une petite anamnèse. Cela aiderait le médecin en cas d’affluence ». En moyenne, la structure reçoit une bonne vingtaine de patients par jour, avec des extrêmes de 10 à 35.
C’est la COCOM qui finance Athéna, ses médecins, assistantes sociales et permanents, en leur affectant un subside tous les ans. « On espère qu’un jour, ce financement deviendra pluriannuel. »
> Lire aussi : Centre Athéna : dépanner sans chercher à fidéliser les patients