L’asbl « Centre Athéna Centrum » à Bruxelles reçoit de 9 à 18h, la semaine, deux grands types de publics : les patients sans MG traitant (ou sans MG traitant disponible à ce moment) et les patients coupés des circuits traditionnels de soins – car non couverts par la mutuelle, par exemple, et sans aide du CPAS. Dans chaque hypothèse, il dépanne sans chercher à fidéliser.
La structure est l’héritière d’une initiative pilote de la FAMGB (la Fédération des cercles de MG bruxellois), qu’on appelait « le Dispensaire ». En décembre 2018, elle a mué en une asbl à part entière, avec une coordinatrice dédiée. Elle bénéficie de l’appui sonnant et trébuchant de la COCOM. Dans son CA, on retrouve toujours la FAMGB, mais aussi Médecins du Monde et l’UPB, les pharmaciens de la capitale.
Athéna loge en plein cœur de Bruxelles, pas loin du Centre belge de la BD. Il ambitionne d’être une porte d’entrée vers la médecine générale, pas un port d’attache. « Nous aidons ceux qui n’ont pas d’autre solution », explique Eléonore Cotman, la coordinatrice. Le but du « jeu » est qu’ils ne reviennent pas ! « Nous ne sommes pas une solution ‘de confort’. On fournit d’office une liste de généralistes locaux aux visiteurs qui n’ont pas de MG attitré. Quant à ceux qui sont exclus des circuits habituels de soins, nos assistantes sociales les informent et les aident pour l’ouverture ou la réouverture de droits. Auprès de Fedasil, par exemple, pour obtenir un réquisitoire, ou des CPAS, pour l’octroi d’une carte médicale. »
Pour 54% de ses 563 consultations « sociales » du trimestre, Athéna a demandé au CPAS d’activer l’AMU. « On a donné un coup de sonde sur 40 patients : dans les 2/3 des cas, cette aide a pu être obtenue. » Athéna renvoie aussi vers le CASO (qui émane de Médecins du Monde) les publics plus vulnérables, comme les moins de 18 ans, les plus de 65 ans et ceux qui souffrent d’une pathologie chronique.
Que le centre cohabite à la rue J. de Brouchoven avec le « PMG 1000 » (l’un des 5 postes fixes ouverts à la capitale) entraîne une certaine confusion. « Nous ne sommes pas ‘la garde’. Les gens mélangent parfois les concepts. On voit des patients sans accès aux soins se présenter le week-end ou le soir…». Dans un avenir proche, Athéna va d’ailleurs déménager, destination encore non fixée, sans s’éloigner du centre de Bruxelles
Son accessibilité en heures ouvrables ne crée pas pour autant de concurrence déloyale avec les MG des environs, vers lesquels il aiguille une part des contacts, rappelle la coordinatrice. Sur le trimestre écoulé, dans la catégorie des patients en ordre d’assurabilité, +/- 200 ont été orientés vers les cabinets bruxellois. Une bonne moitié du public correspond de toute façon à des personnes qui auraient été dans l’impossibilité de s’acquitter du prix d’une consultation.
C’est la COCOM qui finance Athéna, ses médecins, assistantes sociales et permanents, en leur affectant un subside tous les ans. « On espère qu’un jour, ce financement deviendra pluriannuel. »
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