Bien que dépénalisé partiellement, l’avortement reste une question taboue en Belgique. Les médecins demeurent inconfortables face à une loi qui ne le permet ni ne le condamne tout à fait, mais quand même… Il ne s’agit pas ici de le défendre ou de le pourfendre, mais d’une réflexion sur l’importance du débat!
Trop souvent, notre société et les médias dualisent une question entre les «pour» et les «contre». Pour les uns et pour les autres, le simple fait de vouloir en discuter suscite déjà des réactions négatives. On l’a vu, la légalisation est logique pour les premiers alors que les seconds en profitent pour remettre en cause ce qui avait été, il faut le dire, chèrement acquis en 1990.
Or aujourd’hui, près de 30 ans plus tard, le monde politique semble beaucoup plus frileux encore qu’à l’époque: on tergiverse, on tempère, on propose des reports à une potentielle réforme du Code pénal, mais rien de concret ne se passe… La situation des femmes en détresse parce qu’enceintes et ne désirant pas l’être, serait-elle plus favorable aujourd’hui qu’hier? L’aide sociale, familiale serait-elle meilleure? Reporter le débat politique par un encommissionnement, c’est ignorer que le débat a lieu dans la rue actuellement et c’est faire fi des questions que se pose aujourd’hui encore le corps médical dans son ensemble face à l’avortement. Alors débat ou pas débat?