Le personnel soignant de l'hôpital Erasme à Anderlecht fait le pied de grue, sous la bannière du Setca, depuis mardi 07h00, dans l'attente de mesures prises en concertation avec eux pour répondre du manque personnel lors de la seconde vague. Ils se relayeront pour maintenir la mobilisation 24 heures durant.
C'est le vote en deux jours sur la loi élargissant la délégation d'actes infirmiers qui a cristallisé leur colère. Une allée parsemée de S.O.S. accueille les patients à l'entrée de l'hôpital. Un message est affiché sur le devant de ce florilège de banderoles, guirlandes et pancartes: "Recherche personnes ayant joué à Dr. Maboul pour aider les hôpitaux ". Le ton est donné, le bras et sourcils sont croisés et une tente a été plantée.
"Qui porte la responsabilité finale en cas d'erreur?", questionne Naïma Amakran, secrétaire permanente Setca. "Les soignants sont formés depuis le premier jour à porter totalement la responsabilité des actes qu'ils posent. Demain, avec cette loi qui ne répond pas à cette question, on peut s'attendre à tout".
Les travailleurs jugent que cette mesure ne répond pas à leur besoin en bras et qu'elle crée en plus de nouveaux problèmes. "On ne va pas nier le besoin en personnel", continue Naïma Amakran. "Il est réel. Il y a un taux d'absentéisme beaucoup plus élevé que pendant la première vague puisqu'aujourd'hui des soignants sont également malades du Covid-19". La syndicaliste aurait souhaitée des décisions concertées avec le terrain et préconise par exemple un appui pour délester les soignants de la charge administrative.