Le front commun syndical a déposé vendredi un préavis de grève dans les hôpitaux pour le jeudi 17 juin, ont indiqué la CNE, le SETCa et la CGSLB dans une communication commune. Ils dénoncent la "pression énorme" infligée au personnel soignant pour atteindre "les impératifs économiques et médicaux".
Selon les syndicats chrétien, socialiste et libéral, les promesses portées par les applaudissements lors de la première vague de coronavirus ont, pour certaines, été concrétisées. Mais le retour "à la normale" prend également la forme d'un retour de bâton. "De nombreuses directions veulent retrouver rap idement une rentabilité économique via des programmes hyper chargés dans une série de services", tout en "refusant d'embaucher des étudiants pendant les vacances".
Depuis 15 mois, "vague après vague, le personnel hospitaliser a dû gérer l'ingérable, supporter l'insupportable et garantir une prise en charge de qualité et humaine de la population et, dès qu'une éclaircie est apparue, les impératifs économiques et médicaux ont maintenu une pression énorme sur le personnel pour 'rattraper ce qui n'a pas pu être fait', voire 'récupérer les recettes perdues lors du report des prestations'", pointent les syndicats. Confrontés à un afflux massif de patients, les hôpitaux ont dû, à plusieurs moments, suspendre certains soins non urgents pour libérer de la place et du personnel, alors redirigés vers les un ités Covid. Le 6 avril, tous les hôpitaux du pays étaient ainsi passés en phase 2A, ce qui signifie que 60% des lits en soins intensifs devaient alors être disponibles pour les patients Covid.
"À la sortie de la troisième vague" et face à "l'agressivité accrue des patients et de leurs familles" envers les soignants, "le personnel a réellement besoin de souffler pendant l'été", soulignent les syndicats. "Plusieurs employeurs refusent même d'engager du personnel de soutien, en attendant de disposer de personnel infirmier sur le marché de l'emploi, ajoutent-ils, en référence à la campagne fédérale "choisis les soins", lancée pour revaloriser les études d'infirmerie. "Très peu d'hôpitaux se sont déclarés candidats comme employeur des étudiants."
Quant à l'accord social négocié dans le secteur du non marchand, "toute concession est considérée comme une défaite (par les fédérations d'employeurs, NDLR) plutôt que comme une amélioration de l'attractivité et du maintien du personnel", regrettent les représentants du personnel.
Ceux-ci dénoncent en outre le refus, par certains hôpitaux, de prendre en compte le temps de vaccination pour le personnel qui n'était pas à l'horaire lors des séances de vaccination in situ. "Les fédérations patronales avaient pourtant promis cette prise en compte comme temps de travail."
"Les fédérations d'employeurs ont bloqué depuis trois ans la conclusion d'un accord encadrant socialement la mise en place des réseaux hospitaliers (emplois, statut, mobilité, concertation). Dans le même temps, les mêmes employeurs mettent en place concrètement ces réseaux, sans aucune concertation", accuse le front commun syndical, qui invite donc le personnel hospitalier à crier son ras-le-bol le 17 juin.