La commission de la Justice de la Chambre n'a pas procédé mardi à un vote sur une proposition de loi relative à l'avortement. Le débat parlementaire a repris après avoir été gelé pendant des mois mais n'a pas abouti à une avancée. Dans la majorité, le député Koen Geens (CD&V), opposé aux propositions sur la table, a préféré quitter la séance pour y revenir une fois le point épuisé.
Deux textes étaient inscrits à l'ordre du jour: celui d'Ecolo-Groen qui transpose une grande partie des recommandations du groupe d'experts mandatés par le parlement, et celui du PTB. La proposition socialiste, qui est passée en commi ssion au début de la législature mais n'a jamais pu passer le cap de la séance plénière en raison de la flibuste du CD&V, de la N-VA et du Vlaams Belang, n'était pas à l'agenda.
L'accord de gouvernement Vivaldi laisse le sujet au parlement mais précise qu'il n'y aura pas de vote tant qu'un consensus ne sera pas trouvé dans la majorité. Récemment, des centres de planning familial sont montés au créneau pour réclamer une modernisation de la loi actuelle qui dépénalise partiellement l'interruption volontaire de grossesse.
"Les mois passent et, régulièrement, nous sommes sollicités par les acteurs de terrain. Je vous avoue que je ne sais plus quoi leur répondre", a lâché, dépitée, la députée Severine de Laveleye (Ecolo-Groen).
Il y a aujourd'hui assez de partis dans et hors de la Vivaldi pour constituer une majorité. S'ils tentaient une nouvelle fois un vote, ils mettraient non seulement en péril la coalition gouvernementale mais se heurteraient sans doute à un nouveau renvoi au Conseil d'Etat qui paralyserait la procédure.
"Entre partis progressistes, on ne peut que constater que nous sommes face à un échec et cet échec, c'est le blocage de trois partis flamands opposés au texte", a expliqué Patrick Prévot (PS).
Dans l'opposition, DéFI et le PTB ont appelé les partisans d'une réforme à ne plus perdre de temps vu les quelques semaines qu'il reste avant la dissolution du parlement. "On ne peut pas passer au vote parce qu'on ne peut pas froisser des partis de la majorité. Mais aujourd'hui, on va froisser des milliers de femmes et les associations féministes", a déploré Sofie Merckx (PTB). Les communistes craignent qu'au lendemain des élections, il n'y ait plus de majorité pour soutenir une révision.
"Que les partis de la Vivaldi osent se désolidariser du CD&V", a lancé Sophie Rohonyi (DéFI) avant d'en appeler au PS: "C'est votre texte, c'est à vous de prendre la main pour arrêter ce cirque".
L'expression a fait bondir le Vlaams Belang qui a insisté sur l'absence de majorité politique en Flandre sur les propositions de loi déposées.