Les autorités fédérales ont décidé d’accélérer la politique de testing.« En plus de la grande capacité des tests PCR classiques, nous allons utiliser les tests antigéniques répétitifs au sein des entreprises et les autotests en pharmacie » a expliqué lundi Frank Vandenbroucke lors d'une conférence de presse consacrée à la stratégie de dépistage du coronavirus en Belgique.

Cette stratégie laisse la priorité évidemment aux tests PCR qui offrent une haute fiabilité : « Nous nous concentrons sur les personnes présentant des symptômes ou sur les contacts à (haut) risque. Il s’agit des tests qui sont effectués par le médecin généraliste ou dans un centre de testing » explique le ministre fédéral.  

Actuellement, notre pays dispose d’une capacité de 150 000 tests PCR par jour et des centres de testing sont à la disposition de notre population dans l’ensemble du pays. Les personnes testées positivement doivent s'isoler et éviter tout contact avec autrui. 

Médecine du travail dans les entreprises : les tests antigéniques

Comme deuxième ligne de défense, le gouvernement fédéral a décidé de mettre gratuitement à la disposition des entreprises et des services publics des tests antigéniques jusqu'au 1er mai 2021. « Les tests antigéniques sont effectués à l'aide d'un écouvillon par le médecin d'entreprise, un médecin ou une infirmière, ou – après une formation par des personnes suffisamment qualifiées (p.ex. kinésithérapeutes, logopèdes, sages-femmes, pharmaciens, dentistes, ambulanciers, étudiants en médecine, étudiants en soins infirmiers...). » explique  Carole Schirvel, Commissaire-adjointe Corona au Gouvernement

Des volontaires de la Croix Rouge ont aussi été formés pour réaliser le test antigénique rapide avec un écouvillon plus court. Le résultat est connu dans le quart d’heure.

Les autorités fédérales disposent déjà d'un stock de 570.000 tests antigéniques gratuits. « Notre pays a également souscrit à des commandes européennes pour plus de 500.000 tests supplémentaires. Lorsqu’ils auront été livrés, nous disposerons donc de plus d'un million de tests. Jusqu'au 1er mai, toute entreprise peut commander les tests antigéniques gratuits par l’intermédiaire de son médecin du travail ou du Commissariat Corona » ajoute-t-elle. 

Les autotests en pharmacie : 5 à 10 euros/pièce

Les autotests sont également des tests antigéniques. Le citoyen le réalise lui-même au moyen d’un écouvillon nasal moins long. Le test ne doit pas être envoyé à un laboratoire pour analyse, le résultat est connu dans le quart d’heure.  Le prix, 5 à 10 euros,  dépendra de différents facteurs (frais distributeurs, pharma, etc...) Les autotests seront disponibles en pharmacie dès le 6 avril. Pour les personnes qui bénéficient d'un régime préférentiel dans l'assurance maladie, l’objectif est un remboursement à partir du 12 avril afin qu'elles n'aient à payer que le ticket modérateur de 1 euro par test. Ces dernières personnes peuvent, seulement,  acheter deux autotests par semaine par membre de la famille à ce tarif en pharmacie. 

Pour l'instant, un seul distributeur a reçu l'approbation de l'Agence fédérale des médicaments et produits de santé (AFMPS) pour les autotests, dont plusieurs millions d'unités sont attendues cette semaine afin d'être distribuées dans les pharmacies, a indiqué Mme Schervel. Plusieurs dossiers sont à l'étude auprès de l'AFMPS "et nous espérons que la liste des autotests va s'allonger". Le processus sera évalué après quatre semaines.

Le généraliste si le test est positif

Les autotests n'offrent pas la même certitude que les tests PCR classiques, mais sont un outil pour savoir si vous êtes  contagieux. Lorsqu’un test donne un résultat positif, il est évident qu’il faut immédiatement contacter son généraliste ou prendre rendez-vous dans un centre de dépistage pour passer un test PCR. 

Dans les supermachés aussi ?

Pas actuellement mais « le gouvernement évaluera la distribution 4 semaines après le lancement dans les pharmacies. Sur base de cette évaluation, on verra si il y a un élargissement vers les grandes surfaces. Je veux vraiment valoriser le rôle du pharmacien. C’est un acteur important ! » déclare le ministre Frank Vandenbroucke

Autotest sensible à la température

Par ailleurs, le Prof. Dr. Herman Goossens, président de la Taskforce Testing a attiré l’attention sur le fait que ces autotests étaient sensibles à la variation des températures : « La fiabilité dépend aussi de la température. Il doit être conservé à une température constante entre 15 et 25 degrés. Il est important d’attirer l’attention à ce niveau. »

Test négatif, un danger ? 

Il a aussi répondu à la question de la problématique des tests négatifs soulevée par Le Dr Thomas Orban de la SSMG : « Quand vous avez un test négatif, cela ne veut pas nécessairement dire que vous n’êtes pas contagieux. Il ne faut pas oublier. Un résultat négatif ne peut pas donner droit à des libertés ou des autorisations individuelles.» a-t-il rappellé...confirmant l’alerte lancée par le Dr Orban sur les réseaux sociaux.

> La liste spécifique de l'afmps pour les autotests