Le Conseil d'État a cassé, le 14 janvier, la décision du Centre hospitalier reine Astrid de Malmedy (CHRAM) qui avait décidé, en novembre 2019, de rejoindre le réseau du CHU de Liège, a annoncé mercredi le groupe santé CHC dans un communiqué. Une décision du Conseil d'État et une nouvelle proposition du CHC qui n'auront aucun impact sur la volonté du CHRAM de faire partie du réseau Elipse, ni de développer des projets avec le CHR Verviers
Dans le cadre de la loi visant à rationaliser le paysage hospitalier belge, le CHRAM avait choisi de rejoindre le réseau du CHU (Elipse), qui réunit plusieurs institutions, dont le Centre hospitalier régional (CHR) Verviers. Une décision contestée par le groupe hospitalier CHC (réseau Move), qui avait saisi le Conseil d'État, estimant que la composition du conseil d'administration qui avait pris cette décision avait enfreint le prescrit légal.
Plus de quatre ans après avoir été saisi, le Conseil d'État a rendu son arrêt, le 14 janvier. "Il nous a donné raison en annulant la décision du CHRAM", indique mercredi le CHC dans le communiqué. "Nous sommes satisfaits de cet arrêt qui confirme l'irrégularité juridique de la décision prise à l'époque", déclare le directeur général du groupe, Alain Javaux. Et de poursuivre : "Convaincus que cette erreur historique peut aujourd'hui encore être corrigée, nous allons réitérer pour le réseau Move notre offre initiale auprès des autorités du CHRAM, en la réactualisant".
Une décision du Conseil d'État et une nouvelle proposition du CHC qui n'auront aucun impact sur la volonté du CHRAM de faire partie du réseau Elipse, ni de développer des projets avec le CHR Verviers, membre du même réseau. "Le 31 janvier 2024, notre conseil d'administration, valablement constitué, a réaffirmé sa volonté de faire partie de réseau Elipse et de développer ensemble des projets", indique le président du CHRAM, Jacques Remy-Paquay.
Une décision logique, d’autant que le 14 novembre 2023, le CHRAM et le CHR Verviers ont annoncé vouloir rapidement créer un groupement hospitalier : « La motivation première du Comité exécutif est l’intérêt de l’hôpital, de son personnel, des patients de Malmedy et de sa région », explique Stephan Dubois, directeur général du CHRAM dans un communiqué « Nous avons des projets d’aménagement en cours d’approbation à l’AVIQ : le nouveau service de dialyse, l’isolation des façades et le remplacement des châssis de fenêtres, les travaux d’extension pour l’installation de l’I.R.M., l’installation d’une unité de revalidation au 2e étage, … Nous nous positionnons ainsi comme un partenaire solide et innovant, tant pour le CHR Verviers que pour l’ensemble des hôpitaux réunis au sein d’Elipse ».
Jérôme Bonhomme, directeur général du CHR Verviers, confirme l’intérêt, pour les patients et le personnel, de travailler étroitement avec Malmedy : « Ensemble, nous représentons la moitié de l'offre en lits hospitaliers de l'arrondissement de Verviers, et nous montons même à 75% en ce qui concerne les lits pédiatriques. Nous avons donc une expertise collective qui n’est plus à démontrer. Par ailleurs, nos collaborations (historiques) mutuelles et respectives avec le CHU et la Citadelle nous permettent d'offrir une large offre de soins notamment en pédiatrie, en néonatalogie, en cardiologie interventionnelle, etc. Développer le réseau Elipse n’est donc pas qu’une nécessité financière (puisqu’on ne fera plus de tout partout), c’est aussi une formidable opportunité de proposer une offre de soins large et de qualité alors que le secteur – dans son ensemble – a été fortement ébranlé par les crises successives ».
Ces rapprochements en cascade (le groupement hospitalier avec Verviers et le réseau Elipse) sont donc bénéfiques, déjà à court terme : « La pénurie de soignants n’est pas une fatalité, et en se rassemblant, nous pouvons renforcer des services essentiels à la population, comme le service des Urgences par exemple », détaille encore Jérôme Bonhomme. « Chaque partenaire apporte ses lignes de force à l’ensemble, et Malmedy peut aussi se targuer de maintenir une offre de soins importante en milieu plus rural, ce qui est fondamental quand on sait la problématique des déserts médicaux qui ne reculent pas, que du contraire », conclut Stephan Dubois.