Le nombre d'attaques informatiques a fortement augmenté l'an dernier et le même constat devrait être relevé en 2024, a fait savoir le Centre pour la Cybersécurité Belgique (CCB) jeudi au cours du Brussels Cybersecurity Summit. Notre pays fait figure d'exemple en matière de lutte contre le piratage informatique et est réputé pour sa faculté à déjouer ce type d'attaques.
Durant ce sommet de deux jours, quelque 500 décideurs politiques et experts européens débattent de la stratégie en matière de cybersécurité et d'investissements, et échangent des informations sur les menaces. L'objectif est de dresser un bilan de ces menaces et des initiatives europ&eacu te;ennes, et de recenser les différents défis pour demain. Ce sommet se déroule à Bruxelles dans le cadre de la présidence belge du Conseil de l'Union européenne.
Tout comme d'autres États membres, la Belgique a été surtout visée l'an dernier par des ransomwares. Il s'agit de virus qui s'immiscent dans les fichiers de données des utilisateurs. Les pirates parviennent alors à percer ces données et peuvent réclamer une rançon à leurs victimes. Les cibles privilégiées étaient tant des entités privées que publiques, des administrations, des acteurs des soins de santé, de l'industrie ou encore de l'IT. "En Belgique, 120 cas uniques de ransomware ont été mentionnés contre 101 en 2022, avance l'analyste du CCB, Clara Grillet. "Nous avons averti l'an dernier plus de 300 organisations qu'elles pourraient êtr e touchées par un ransomware."
On assiste actuellement, et un peu plus depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, à une recrudescence de l'espionnage, selon le CCB. L'organe avertit que l'impact des attaques de type DDoS est nettement plus fort et que de nouvelles techniques sont mises au point afin de causer de plus gros dégâts. Ces attaques ralentissent temporairement la disponibilité de certains services ou moyens des organisations ciblées. Toute entité touchée par ce type d'attaque risque souvent d'en subir une autre à l'avenir.
Compte tenu du conflit en Ukraine, de la situation tendue au Moyen-Orient et des nombreuses élections à l'agenda, le CCB s'attend à une augmentation du nombre d'attaques cette année. "La Belgique va rester une cible pour le cyberespionnage, avec Bruxelles comme capitale et siège de nombreuses multinationales, et d'institutions européennes", rappelle le CCB.
En matière de cybersécurité, la Belgique est dans le peloton de tête international. En 2023, la Belgique était en tête du National Cyber Security Index, un indice qui jauge en permanence dans quelle mesure un pays est apte à faire face à des menaces et à les prévenir.
Miguel De Bruycker, directeur général du CCB, souligne que de nombreuses démarches ont été mises en œuvre ces dernières années afin d'améliorer la coopération européenne sur le plan de la cybersécurité. Il reste toutefois de nombreux défis, selon lui. Il évoque ainsi un certain flou entourant la responsabilité de la politique de cybersécurité dans différents pays puisque cette matière est parfois confiée à d'autres autorités. Le cyberespace s'étend en outre dans la sphère privée ce qui complique parfois les interventions des autorités en cas de menaces et d'incidents.