La Belgique a beau afficher de meilleures performances que la moyenne européenne par rapport à ses objectifs de développement durable (ODD), le bien-être des futures générations belges n'est pas soutenable au rythme actuel, prévient mardi le Bureau fédéral du plan dans son rapport annuel sur les indicateurs de développement durable.
Dans le cadre du Programme 2030 des Nations unies, la Belgique s'est engagée en 2015 à atteindre 17 ODD d'ici à 2030 : élimination de la pauvreté et de la faim, promotion de la santé et du bien-être, égalité entre les sexes, éducation de qualité, etc. Depuis, le Bureau du plan présente annuellement une s&eacut e;rie d'indicateurs regroupés autour de ces objectifs afin d'évaluer les progrès du pays.
Selon le rapport présenté mardi, peu d'objectifs de développement durable seront atteints par la Belgique d'ici à 2030. Sur 26 indicateurs avec un objectif quantifié, seuls sept d'entre eux pourront atteindre leur cible à la date fixée. Ce sont principalement les indicateurs à composante sociale qui reçoivent une évaluation défavorable, notamment concernant le risque de pauvreté ou d'exclusion sociale, ou la maîtrise suffisante de la lecture.
Malgré tout, au niveau européen, la Belgique se classe mieux que la moyenne de l'UE, ressort-il des chiffres mis à jour mardi. Sur 59 indicateurs comparables aux autres pays de l'Union, notre pays présente de meilleurs résultats sur les indicateurs à composante sociale ou économique, mais reste en deçà de la moyenne concernant l'environnement ou la gouvernance.
L'institution fédérale a également analysé le bien-être des Belges, par le biais d'un indice de 0 à 1, composé d'un ensemble d'indicateurs sociaux, économiques, environnementaux et humains. L'institution constate une claire tendance à la baisse entre 2005 et 2022, atteignant un score proche de son plus bas historique à 0,4. Cette diminution est encore plus marquée parmi les hommes, les personnes âgées entre 16 et 24 ans et entre 40 et 64 ans et les personnes du quatrième quintile de revenus. La chute de cet indicateur s'explique notamment par une détérioration de l'état de santé physique et mentale des Belges depuis la crise du Covid-19.
L'évolution des ressources nécessaires aux générations futures afin de construire leur bien-être a en outre été examiné. Le capital humain, qui mesure l'état de l'éducation et de la santé, et le capital social, concernant la confiance dans la société et les relations, ont ainsi légèrement progressé, tandis que le capital économique a largement augmenté par rapport à la référence fixée en 1990. Par contre, le capital environnemental, composé notamment de la qualité de l'air et de l'eau et de la biodiversité, est fortement détérioré, affichant une baisse de plus de 50% en 30 ans. Ces diffé rentes données confirment que "le développement actuel de la Belgique n'est pas soutenable pour le bien-être des générations futures", conclut le Bureau fédéral du plan.