La protection offerte par les masques buccaux lors d'une pandémie l'emporte sur les risques sanitaires d'une utilisation intensive, ressort-il mardi d'un avis du Conseil supérieur de la santé (CSS), publié à la demande de la ministre fédérale de l'Environnement Zakia Khattabi.
Des traces de substances "préoccupantes" comme des hydrocarbures aromatiques polycliniques ou des composés organiques volatiles ont été relevées dans divers masques, surtout des masques chirurgicaux ou FFP2/N95, à travers plusieurs études, note le CSS. Toutefois, les doses journalières estimées pour le port de masques buccaux pendant quatre ou huit heures ne dépassent généra lement pas les valeurs limites fondées sur la protection de la santé, précise l'organisme scientifique.
Dans un précédent avis sur la question, publié en 2021, le Conseil concluait que les seuils toxicologiques pouvaient être dépassés lors de l'utilisation de certains masques buccaux. Le risque a toutefois été relativisé "compte tenu des nombreuses incertitudes concernant les niveaux d'exposition et de l'approche toxicologique conservatrice", détaille le CSS.
Il souligne toutefois la présence de dioxyde de titane (TiO2) comme agent blanchissant et recommande son interdiction dans les masques jetables, sur base du principe de précaution. Le Conseil considère en effet que les avantages essentiellement cosmétiques et la capacité antibactérienne et antivirale limitée du TiO2 sur une durée de quatre à huit heures ne l'emportent pas sur les risques évitables sur la santé.
Le Conseil estime également que le gouvernement devrait exiger une plus grande transparence de la part des fabricants sur la composition chimique et la sécurité des masques.
Le CSS affirme par ailleurs que l'impact environnemental de l'utilisation des masques peut être réduit soit en investissant dans des masques en matériau biodégradable soit en envisageant une réévaluation après leur utilisation. Il assure en effet que les masques buccaux ont fortement pollué l'environnement durant la pandémie de Covid-19.