La composante médicale de l'armée se dotera dans un avenir proche, et en coopération avec la France, d'une nouvelle antenne mobile de réanimation et de chirurgie de sauvetage, a annoncé le ministère de la Défense dans un communiqué. La nouvelle antenne sera plus légère et donc plus mobile que l'hôpital de campagne, dont elle dispose depuis 2023 et qui n'a encore jamais été déployé en opération.

Fruit de la coopération opérationnelle entre les deux pays dans le cadre du partenariat stratégique "Capacité motorisée" (CaMo), la version belge de cette antenne sera testée en novembre 2024. Elle devrait être pleinement opé ;rationnelle en 2026. Son objectif est de fournir, en cas de conflit, un soutien rapide et efficace aux unités sur le terrain, a précisé la Défense sur son site internet.

Facile à transporter et à monter, l'antenne, dénommée "Role 2 Forward" permettra d'accueillir simultanément huit blessés.

"L'innovation consiste à rendre mobile l'un de nos hôpitaux de campagne", a expliqué le colonel Pierre Rennotte de la composante médicale à l'issue d'un exercice de deux semaines organisé à Nivelles, au cours duquel l'armée française a présenté l'antenne médicale mobile.

Les installations du "Role 2 Forward" pourront être montées en trois heures, grâce à une équipe de treize personnes. Stockée dans deux conteneurs, l'infrastructure médicale est facile à transporter. Qu'il s'agisse de soutenir un bataillon de quelques centaines de militaires ou une brigade de plusieurs milliers de personnes, l'antenne sera en mesure d'intervenir rapidement là où le besoin se fait sentir, a encore indiqué la Défense, sans préciser le coût de cet achat.

Le "Role 2 Forward" pourra être assemblé selon des besoins spécifiques. Des extensions pourront répondre, de façon flexible, aux différentes situations médicales.

La composante médicale dispose déjà d'un véritable "Role 2", acheté en 2019 pour un montant de 12 millions d'euros et doté d'une capacité chirurgicale pour des missions menées dans le cadre de l'Otan, de l'Union européenne ou de l'Onu. Considéré comme opérationnel, il n'a toutefois jamais été déployé à ce jour, même si l'idée a circulé de le déployer en Égypte pour soigner des Palestiniens de la bande de Gaza.

Dans la terminologie de l'Otan, un hôpital de campagne est "une capacité de réponse chirurgicale initiale" dotée de bloc(s) opératoire(s). Il se situe entre le "rôle 1" (un poste d'infirmerie renforcé) et le "rôle 3" (un hôpital complet avec une véritable capacité chirurgicale, comparable à un établissement civil) - le nec plus ultra en milieu militaire, déployé par les grands pays lors d'opérations militaires dans des pays dépourvus de structures hospitalières adéquates, comme ce fut le cas en Afghanistan ou au Mali.