Des chercheurs dans la santé s'alarment de la "dégradation effrayante" de la santé des enfants de moins de 5 ans au Royaume-Uni, qu'il s'agisse du taux de mortalité infantile, de l'obésité ou de la santé dentaire, dans un rapport publié lundi.
"Chaque enfant a droit à une enfance sûre et saine. Il est honteux que le Royaume-Uni n'y parvienne pas", écrit Helen Minnis, au nombre des auteurs du rapport publié par The Academy of medical sciences, un centre de recherche indépendant sur la santé au Royaume-Uni. "Nous trahissons nos enfants", conclut cette professeure en psychiatrie infantile à l'université de Glasgow.
Selon ce rapport, "les progrès en matière de santé infantile ont marqué le pas" au Royaume-Uni ces dernières années. Les chercheurs mettent en avant plusieurs marqueurs illustrant cette "dégradation".
Le pays se situe à la 30ème place sur les 49 pays les plus riches pour la mortalité infantile, écrivent-ils.
Un enfant sur cinq de 5 ans est en surpoids ou obèse. Ceux qui résident dans les zones les plus défavorisées ont deux fois plus de risque d'être obèses que ceux vivant dans les zones aisées.
"Les taux de vaccination sont tombés en dessous des seuils de sécurité de l'Organisation mondiale de la santé, ce qui menace de provoquer des épidémies", alertent également les chercheurs.
Les services de santé mentale pour les enfants ne sont pas en mesure de répondre à la demande croissante.
"Des problèmes tels que la pandémie de Covid-19, l'augmentation du coût de la vie et le changement climatique aggravent les inégalités généralisées", selon le rapport.
Le service de santé publique NHS est confronté à "d'énormes défis" en raison notamment du "vieillissement de la population", souligne un des auteurs du rapport, Andrew Pollard, spécialiste en vaccination à l'université d'Oxford. Mais ce rapport qui fait état "d'une dégradation effrayante de la santé de nos enfants rend les perspectives encore plus sombres", écrit-il.
Saturé, après une cure d'austérité de plusieurs années, le NHS fait face à des listes d'attente interminables, rendant très difficile l'accès aux soins.
Le Premier ministre conservateur Rishi Sunak a fait l'an dernier de la réduction du nombre de patients en attente d'un traitement l'une des grandes priorités de son gouvernement. Mais il a reconnu lundi avoir échoué.