Des chercheurs du Centre pour la biologie du cancer du VIB-KU Leuven ont réussi à identifier des sous-populations de cellules cancéreuses à l'origine de la croissance des tumeurs et des métastases, a annoncé jeudi l'Institut flamand de biotechnologie (VIB). Cette découverte pourrait permettre de prévenir la croissance tumorale précoce et les métastases des cancers.
Les chercheurs se sont principalement concentrés sur les mélanomes, l'une des formes les plus agressives de cancer de la peau. Il s'agit du sixième type de cancer le plus répandu en Europe avec plus de 150.000 diagnostics en 2020, soit 4% des cancers détectés cette année-là. Un diagnostic rapide est ess entiel à son traitement.
Grâce à des technologies avancées, "nous avons pu analyser la composition des tumeurs à un niveau de précision sans précédent", explique Jean-Christophe Marine, chercheur au centre de biologie cancéreuse. "Cela nous a permis d'identifier une large variété de population de cellules cancéreuses ainsi que des types de cellules normales qui infiltrent ces tumeurs."
En outre, les chercheurs ont découvert que la proximité de cellules endothéliales (qui tapissent l'intérieur des vaisseaux sanguins, NDLR) poussent les cellules cancéreuses à alimenter les tumeurs. "C'est une découverte incroyable qui suggère que bloquer la communication entre ces deux types de cellules pourrait être une façon d'empêcher la croissance des tumeurs à un stade précoce", précise Jean-Christophe Marine.
L'équipe a par ailleurs identifié un type rare de cellule, qui ne représente que 2% d'une tumeur et ne contribue pas à son développement. Toutefois, cette cellule est à l'origine de la dissémination des métastases et donc des cellules responsables du mélanome vers des organes vitaux.
"Une fois que ces cellules colonisent des organes comme les poumons ou le foie, elles changent d'identité et commencent à proliférer dans leur nouvel emplacement, un processus qui compromet la survie du patient, indique Jean-Christophe Marine. Ces données sont importantes car elles montrent que la présence de telles cellules lors des premières lésions d'un mélanome sont un indicateur permettant de prévoir les risques de métastase."
Les récentes découvertes du Marine Lab confirment le rôle important que joue le micro-environnement tumoral dans l'évolution tumorale et offrent une plate-forme pour l'identification des vulnérabilités de la tumeur. En outre, ces observations pourraient aider à prédire l'agressivité d'une tumeur à un stade précoce et conduire à l'élaboration de nouvelles stratégies susceptibles de retarder, voire d'empêcher la croissance tumorale.
Les connaissances acquises pourraient également être appliquées à d'autres cancers et tumeurs. Des recherches supplémentaires sont toutefois nécessaires pour cela.
Les résultats de l'étude ont été publiés dans la revue scientifique Nature.