Quelque 82 % des médecins et 72 % des infirmiers interrogés en Europe et en Australie affirment que les obligations administratives associées à la documentation clinique contribuent fortement à la surcharge de travail et au burn-out. C’est ce qu’il ressort de recherches menées conjointement par Nuance Communications et par la Healthcare Information and Management Systems Society (HIMSS).
L’étude s’est intéressée aux causes du burn-out chez le personnel soignant en Europe et en Australie – un problème qui, à en croire le rapport, constitue une expérience quasi universelle dans ce groupe de professionnels. Il est alimenté par différents facteurs, dont en particulier des horaires de travail souvent longs et imprévisibles, une charge administrative importante et un mauvais équilibre entre travail et vie privée.
Belgique et Pays-Bas : heures sup’ et bureaucratie
Les professionnels des soins sont soumis à une pression professionnelle non négligeable. En Belgique et aux Pays-Bas, en particulier, les heures supplémentaires sont plus souvent la règle que l’exception : 67 % des médecins interrogés y travaillent plus de 40 heures par semaine, contre « seulement » 55 % à l’échelon mondial. Dans la foulée, 56 % des médecins belges et néerlandais voient dans des horaires éprouvants et imprévisibles et dans un mauvais équilibre entre travail et vie privée des causes majeures d’épuisement professionnel.
Le problème ne vient toutefois pas uniquement d’un excès de travail au sens strict : 77 % des médecins belges et néerlandais interrogés affirment ainsi que la charge croissante des obligations paperassières contribue fortement aux problèmes de burn-out. À l’échelon mondial, cette proportion atteint même 82 %. Des études scientifiques récentes avaient déjà démontré que le surcroît d’administration associé aux dossiers-patients électroniques est fréquemment invoqué pour expliquer les signes d’épuisement professionnel, et les données de Nuance et de HIMSS le confirment.
« Nous ne pouvons pas travailler sans dossiers médicaux électroniques, c’est évident, mais je pense qu’ils ont, de par leur impact sur le niveau de stress, contribué jusqu’à un certain point au problème du burn-out », commente le Dr Philippe Kohl, chirurgien cardiaque et CIO aux cliniques universitaires de Liège. « Pour peu qu’ils soient déployés à bon escient et avec un encadrement et une formation suffisants, il vaut bien mieux – on ne peut pas sous-estimer le besoin de formation – pouvoir s’appuyer sur une équipe de soutien pour l’utilisation correcte de ces dossiers. Je pense que c’est aussi vraiment important en termes de sécurité. »
Les principales conclusions de l’étude
- Stress et burn-out touchent pratiquement tous les professionnels des soins : 97 % des médecins interrogés et 99 % des infirmiers en ont été victimes à un moment ou l’autre de leur carrière.
- 55 % des professionnels des soins interrogés affirment que la pandémie du coronavirus a amplifié leur impression d’être surchargés.
- 77 % des médecins et 72 % des infirmiers ont le sentiment qu’un excès de tâches bureaucratiques (p.ex. obligations administratives) contribue aux symptômes d’épuisement professionnel.
- Les médecins (56 %) et infirmiers (55 %) interrogés sont également nombreux à mentionner des horaires de travail éprouvants et imprévisibles parmi les facteurs qui contribuent fortement au problème.
- 44 % des médecins se sentent dépassés par les besoins des patients, contre seulement 24 % des infirmiers.
- À l’inverse, une rémunération insuffisante contribue à l’épuisement professionnel chez pas moins de 66 % des infirmiers, contre seulement 28 % des médecins interrogés.
Méthodologie
L’enquête a été réalisée conjointement par HIMMS et Nuance Communications auprès de 443 cliniciens issus de neuf pays entre le 19 novembre 2020 et le 26 février 2021. 416 cliniciens en provenance d’Australie, de Belgique, du Danemark, de France, d’Allemagne, de Norvège, de Suède et des Pays-Bas ont répondu à une enquête en ligne ; 27 cliniciens actifs dans ces pays, en Finlande ou au Royaume-Uni ont également été interviewés par téléphone dans le cadre d’une enquête qualitative.
> Découvrir le rapport (en anglais)
Pas etonné.... le DPI et la digitalisation aurait du nous aider mais ce n’est pas toujours le cas.
— Dr Ward Sam (@dr_wardsam) April 21, 2021
Quand on utilise des logiciels plus vieux que certains assistants est-ce que c'est étonnant ? Pourquoi pas de vrais cahiers des charge à l'échelle nationale/Européenne de softs dont la conception aura été validée par des acteurs de terrain ? On peur rêver...
— Lamelyn Quentin (@QuentinLamelyn) April 21, 2021
Quand on utilise des logiciels plus vieux que certains assistants est-ce que c'est étonnant ? Pourquoi pas de vrais cahiers des charge à l'échelle nationale/Européenne de softs dont la conception aura été validée par des acteurs de terrain ? On peur rêver...
— Lamelyn Quentin (@QuentinLamelyn) April 21, 2021
Quand on utilise des logiciels plus vieux que certains assistants est-ce que c'est étonnant ? Pourquoi pas de vrais cahiers des charge à l'échelle nationale/Européenne de softs dont la conception aura été validée par des acteurs de terrain ? On peur rêver...
— Lamelyn Quentin (@QuentinLamelyn) April 21, 2021
Ça me paraît réaliste...
— Roland Vaesen ???????????????? (@vaesen_roland) April 21, 2021
Derniers commentaires
Charles KARIGER
22 avril 2021Ne faudrait-il pas se demander quel est le but PREMIER d'un tel dossier électrique: faciliter sinon automatiser des fonctions administratives et comptables jusque-là laborieusement effectuées par de nombreuses administrations (personnel rémunéré des mutualités, de l'INAMI, d'offices divers...) et les Patients eux-mêmes ou faciliter diagnostics et traitements?