Pour débuter, une réforme profonde du système universitaire est nécessaire. Tel qu’avancé par certains contributeurs de l’ARES pour le projet 2030, il faudrait décloisonner les bacheliers et créer en particulier un Bachelier en Sciences de la Santé. En me basant sur les études du Pr. Powis, j’ai développé au sein du CIUM, la méthode de sélection «la moins mauvaise».
Ce Bachelier serait à accès libre et la «sélection naturelle» pourrait s’opérer librement permettant de réduire le pool d’étudiants: en moyenne, 1 étudiant primo-inscrit sur 5 poursuivait les études de médecine avant l’examen d’entrée (20% de réussite, pas mal pour une sélection!). Ce Bachelier permettrait aussi aux étudiants de choisir, parmi les cours de médecine, des domaines de prédilection (neurosciences, physiologie, anatomie, microbiologie, etc.) et de terminer avec des compétences pouvant directement être utilisées dans le monde du travail sans poursuivre d’études supplémentaires. Ce système est déjà présent et implémenté aux USA et Australie, et est appelé le Pre-Med. Avec des études moins cloisonnées, les étudiants sont aussi capables de débuter des projets de recherche et devenir des véritables scientifiques avant de poursuivre leur carrière.
«Et ensuite?»
Idéalement, d’après les études, il ne faudrait pas inclure les étudiants avec le meilleur CV, mais exclure les étudiants avec un manque de compétences non cognitives, telles que l’empathie et la résilience, nécessaires en tant que médecin. Le pool restant pourrait débuter un master en médecine.
Malheureusement, pour l’instant, on continuera à voir des étudiants recalés à cause de l’examen d’entrée. On devrait peut-être tous se demander ce qu’on aurait ressenti, à 18 ans, si on nous avait bloqué l’opportunité de devenir médecin pour un 6 en physique malgré tout l’enthousiasme et la volonté du monde.
> Examen d’entrée: réflexions d’un étudiant en médecine devenu Président du CIUM
Derniers commentaires
Yves GHOSEZ
07 septembre 2018Enfin une réflexion pertinente ! Les futurs ingénieurs de la santé que nous formons sont des génies du moule "Dr House" mais est ce que chaque malade veut les avoir comme interlocuteurs dans la prise en charge quotidienne de sa santé ?