Que Maggie De Block reste, manifestement, sur ses positions quant à la problématique du financement des syndicats médicaux, déçoit profondément Philippe Devos, président de l’ABSyM. Il redoute que la défense professionnelle ne soit plus en mesure, in fine, de remplir sa mission.
Contextualisation : l’ABSyM se plaint du financement trop chiche de la défense professionnelle, au point d’hypothéquer son fonctionnement. Il s’en était ouvert, par courrier, à la ministre De Block il y a 3 mois. Via un arrêté royal [encore non publié, ndlr], celle-ci a augmenté l’importance relative de la partie de financement des syndicats qui est liée au nombre de votants. Vu la participation faiblarde des médecins aux dernières élections, cette formule plombe la trésorerie des syndicats. Jo De Cock a joué les intercesseurs et relayé leur inquiétude auprès de la ministre Open-VLD.
Voici une réaction du Dr Devos:
«D’après ce que ce Jo De Cock nous a expliqué en médico-mut, la ministre compte maintenir la nouvelle clef de financement. C’est un peu comme si la rémunération d’un ministre en fonction était définie selon son nombre d’électeurs. Tout ceci, c’est une mauvaise nouvelle pour les syndicats médicaux, tous pénalisés. Ensemble, ils y perdent près de 250.000 euros.
Maggie De Block ne semble pas admettre que la procédure de vote en soi, même électronique (avec cette contrainte d’aller chercher un recommandé porteur de codes personnels) est complexe … et dissuasive ! Sans compter qu’il y a eu de sérieux problèmes techniques qui ont provoqué la suspension puis le redémarrage du scrutin. Pour elle, qu’il y ait des confrères non-votants, cela reflète le fait que ceux-ci ne ressentent pas l’utilité d’être défendus syndicalement.
Je suis choqué par cette logique, que je trouve anticonstitutionnelle. A l’ABSyM, le financement nous sert à payer des permanents qui assurent le secrétariat, des juristes pour défendre les confrères, mais aussi, soulignons-le, des traducteurs. Car, de plus en plus souvent, nous recevons des documents de travail en néerlandais. On peut dire que, en les privant de moyens permettant de faire traduire urgemment ces documents, Maggie De Block entrave la bonne compréhension des dossiers par ses interlocuteurs francophones.
Nous avons appris que les présidents des trois syndicats seraient prochainement invités chez la ministre pour évoquer la problématique. Alors que, manifestement, son point de vue est arrêté et nous est transmis par un tiers. Particulier, comme méthode… Ce que je redoute, c’est qu’à terme, on ne parvienne plus à organiser correctement la défense des médecins et qu’on soit cernés de bureaucrates qui nous dictent comment soigner les gens. C’est une perspective qui nous démoralise fortement, à l’ABSyM.»
Derniers commentaires
Jacques MAIRESSE
27 septembre 2019Le peu de participation aux élections est en grande partie lié au vote électronique, mot de passe perdu, complexité pour le récupérer . Laissons le choix du moyen de vote. De plus la NON défense des médecins opposés aux systèmes des réseaux hospitaliers, pourquoi voter pour des syndicats qui ne défendent plus la médecine libérale et sociale mais participe à une médecine bureaucratisée avec planification de type communiste... l’état décide et fermez la...
Jacques DE TOEUF
27 septembre 2019Les fédérations hospitalières ne reçoivent pas de subsides via l'INAMI ou le SPF Santé Publique. Leurs moyens proviennent des cotisations de leurs membres, à savoir les hôpitaux affiliés.
Les médecins devraient comprendre qu'une représentation/défense professionnelle convenable ne peut être garantie que s'ils paient au syndicat de leur choix une cotisation , dont il faut souligner que le montant actuel est, proportionnellement à leur revenu, loin de représenter la part de salaire que les salariés belges consacrent à ce soutien. Dépendre entièrement de subsides d'état signifie la perte d'indépendance et la soumission à l'autorité publique.
Médecins, cotisez!