Dans son mémorandum fraichement médiatisé, la Luss, la Ligue des usagers des services de santé, se dit favorable à une «réelle coordination» entre les PMG et les urgences. Elle en appelle à la préservation des postes «en particulier en milieu rural», pour éviter aux patients de devoir avaler les kilomètres pour recevoir des soins. Elle invite aussi les communes à soutenir l’implantation de médecins dans les zones pénuriques.
La Luss est la coupole francophone des associations de patients. Elle est déjà sur la balle des communales et provinciales 2018, publiant à l’attention du monde politique un mémorandum. Ce cahier de revendications s’est nourri d’heures d’échanges avec les citoyens lors de débats organisés à Bruxelles et en province, et de l’implication de 23 associations de patients. Son fil rouge: l’accès à la santé pour tous.
La coupole réclame que la santé - et la participation citoyenne dans ce secteur - soit une priorité des provinces et des communes pour la législature à venir. Les ingrédients incontournables de la recette, selon elle: un budget ambitieux, un échevin spécifiquement en charge de la matière et le respect de la logique «Health in all policies». Celle-ci veut que les édiles, toutes prérogatives confondues, songent à la santé comme une composante traversant l’ensemble des compétences communales: logement, lutte contre la pauvreté, mobilité, environnement…
Voici quelques morceaux choisis, parmi les idées développées dans le mémorandum et qui concernent plus directement les dispensateurs de soins.
La Luss a consacré un chapitre aux MRS, hôpitaux et PMG. Elle y revendique, pour les patients âgés, de soutenir les services d’aide et de soins à domicile, de sorte à ne pas précipiter les institutionnalisations. Elle revendique également un renforcement des infrastructures publiques de santé (hôpitaux, postes de garde…). Elle se dit demandeuse d’une réelle coordination entre les postes médicaux de garde et les services d’urgence des hôpitaux. «L’accessibilité des postes de garde en particulier en milieu rural doit être préservée afin que les citoyens n’aient pas à parcourir de trop longues distances pour se faire soigner», ajoute-t-elle.
Alors que les aides à l’installation en zones sous-denses relèvent à ce jour des Régions, la Luss exhorte les communes à s’en mêler: il faut qu’elles encouragent, dit-elle, «l’implantation de nouveaux médecins là où il y a pénurie». Plus globalement, elle espère aussi les voir promouvoir «une politique d’accès aux services de santé (pharmacies, maisons médicales par exemple) et de soins».
Eviter d’être éjecté du train e-santé
On citera encore en vrac quelques suggestions comme la création de «comité de patients» dans les hôpitaux et les maisons médicales ou encore l’implication des communes dans les projets soins intégrés aux malades chroniques occupés à se mettre en place, éventuellement, sur leur territoire.
Enfin, la Luss, consciente que la santé est à la veille d’une révolution digitale via, notamment, les dossiers médicaux informatisés, souhaite que les pouvoirs locaux anticipent et combattent la fracture numérique qui risque de diviser les citoyens en fonction de leur équipement et de leur know-how informatiques. Elle suggère la mise en place d’une «aide de proximité, via des salles informatiques gratuites, et un accompagnement à l’utilisation de ces outils dans les différents quartiers des grandes villes et dans les villages de nos campagnes».
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