Cette idée nous vient de Nijmegen aux Pays-Bas. Selon les auteurs, c’est non seulement bon pour réduire les coûts des soins de santé, mais aussi pour l’environnement…
Le coût des anticancéreux pèse lourd sur le budget des soins de santé et celui des patients qui souffrent d’un cancer. Or, on le sait, les boîtes de médicaments ne sont pas toujours utilisées complètement par les patients. De plus, s’ils se retrouvent par la suite comme déchets, leur impact environnemental double: une fois pour les produire, la seconde pour les détruire.
Le recyclage de ces médicaments est-il possible, souhaitable et intéressant?
L’étude néerlandaise, ROAD, acronyme pour Redispensing unused Oral Anticancer Drugs, est parue dans JAMA Oncology. Elle a été menée de manière multicentrique dans 4 hôpitaux entre 2021 et 2023 avec un suivi de 12 mois pour chacun des 1.071 patients finalement inclus. Les chercheurs ont pu récupérer les médicaments oraux inutilisés. Ces traitements devaient pouvoir être conservés à température ambiante. Ils ont été vérifiés et redispensés aux participants de l’étude après avoir été emballés séparément et équipés d’un capteur qui enregistre si les médicaments retournés ont été conservés à la température requise. Le coût de cet emballage est de 37€ par an et par patient.
Les résultats de l’étude montrent que ce reconditionnement a permis une baisse des déchets de 68,1% par rapport aux dispositions standards et d’une diminution des coûts de 613€ soit une économie de 576€ par patient et par an! Pour les auteurs néerlandais, à leur échelle nationale, cela permettrait une baisse des coûts comprise entre 20 et 50 millions d’euros par an. Dans un commentaire, les auteurs avouent avoir encore amélioré le système avec une économie nette de 655€.
Sur base de ces données, l’étude sera étendue à 14 hôpitaux sous un contrôle strict. Outre le bénéfice pour les soins de santé et pour les patients en termes de coûts, le recyclage de ces médicaments est avantageux pour l’environnement et permet aussi de lutter dans une certaine mesure contre la pénurie de médicaments.
