Le Conseil supérieur de la santé (CSS) recommande l'imposition de taux limites de PFAS et de perchlorate dans l'eau en bouteille et l'eau utilisée dans l'industrie alimentaire. C'est ce qui ressort d'un avis publié mardi par l'organe d'avis du SPF Santé publique, sur demande des ministres fédéraux de la Santé et de l'Environnement.
Les substances per- et polyfluoroalkylés ou PFAS sont utilisés dans de nombreux produits de consommation, des emballages alimentaires aux poêles en passant par les cosmétiques. Des traces de ces produits ont récemment été retrouvées dans l'eau de distribution de plusieurs communes wallonnes. Le perchlorate, pour sa part, est un produit chimique notamm ent utilisé dans l'engrais.
Une exposition régulière aux PFAS et au perchlorate peut toutefois engendrer des problèmes de santé, qu'ils soient hormonaux, de fertilité, voire des cancers.
Dans ce cadre, le CSS propose la mise en place de valeurs limites de ces produits chimiques dans l'eau en bouteille et dans l'eau de traitement utilisée dans l'industrie alimentaire. "Cela n'empêchera pas l'exposition à tous les PFAS et au perchlorate, mais cela permettra d'en diminuer l'impact", précise la professeure Catherine Bouland de l'ULB.
L'organe recommande ainsi une valeur limite de 4 nanogrammes par litre pour la somme de quatre PFAS courants (PFOA, PFOS, PFNA et PFHxS), parmi les plus surveillés. Elle propose une valeur limite de 100 nanogrammes par litre concernant la somme des 20 autres PFAS mesurables. Il s'agit de la même valeur que la norme européenne obligatoire dès 2026.
Concernant le perchlorate, le CSS approuve une limite maximale de 13 microgrammes par litre, et même de 2 microgrammes par litre pour les enfants en bas âge et les jeunes enfants.
Le CSS souligne par ailleurs "l'importance d'une surveillance régulière et d'une action appropriée en cas de dépassement des valeurs fixées".