L'année 2023 a été marquée par la poursuite de la hausse de l'absentéisme de longue (plus d'un an) et de moyenne (plus d'un mois) durées, qui ont tous deux atteint des records, relève vendredi le spécialiste en ressources humaines et en bien-être Attentia. Les collaborateurs belges ont ainsi été absents pour cause de maladie pendant près de 10 % de leur temps de travail l'an dernier. Les congés de maladie de courte durée (moins d'un mois) ont également été plus élevés que pendant la période du coronavirus, mais toutefois moins qu'en 2022.
D'année en année, l'absentéisme de longue durée augmente en Belgique, constate Attenti a. Il s'est établi à un niveau record de 3,76% en 2023. Celui de moyenne durée n'a également jamais été aussi élevé (2,45 %). La hausse est toutefois moins régulière, ici, en raison d'une baisse temporaire en 2020, pointe le spécialiste en RH et bien-être au travail.
À plus long terme, l'absentéisme de courte durée est également en hausse, analyse encore Attentia. S'il était moins élevé l'année dernière (3,53%) qu'en 2022 (3,82%), considéré comme un pic ponctuel, en 2020 et 2021, cet absentéisme de courte durée était en effet à nouveau inférieur à la tendance générale, et atteignait respectivement 3,15% et 3,25%.
Pour le spécialiste en bien-être au travail, l'augmentation constatée est due à un certain nombre de facteurs interconnectés: la charge de travail qui progresse et l'importance croissante accordée aux performances individuelles et à la productivité, souvent au détriment du bien-être personnel, pointe Attentia. Les progrès technologiques rapides contribuent en outre à une culture du "toujours disponible", à laquelle s'ajoute une sensibilisation croissante à la santé mentale. Les collaborateurs sont dès lors plus susceptibles de prendre des congés de maladie pour des problèmes psychologiques.
L'absentéisme de longue durée est deux fois plus élevé chez les femmes que chez les hommes. Les différences sont en revanche beaucoup moins marquées en ce qui concerne les congés de maladie de courte durée.
L'absentéisme de longue durée augmente par ailleurs également avec l'âge, passant de 0,39 % parmi les collaborateurs âgés de 20 à 29 ans à 3,09% dans la tranche 40-49 ans, à 6,02% parmi les 50-59 ans et même à 12,22 % s'agissant des travailleurs de plus de 60 ans. L'absentéisme de courte durée, quant à lui, diminue légèrement avec l'âge, tandis que celui allant d'un mois à un an est le plus élevé chez les salariés âgés de 50 à 59 ans.