Le moustique tigre, une espèce invasive susceptible de transmettre des virus, progresse de manière inquiétante en Belgique, signalent lundi l'Institut de santé publique Sciensano et l'Institut de médecine tropicale (IMT) d'Anvers. Sa présence a en effet été enregistrée sur 25 sites l'an dernier, soit deux fois plus que les 12 endroits de 2022. Pour la première fois, des signalements positifs ont été recensés à Bruxelles et en Wallonie.
Des citoyens ont fait part de la présence du moustique tigre sur 18 sites, dont 15 nouveaux, via la plateforme surveillancemoustiques.be. La surveillance des parkings d'autoroute, où ont été installés des pièges, a, el le, permis de découvrir 7 autres lieux.
L'insecte a de nouveau été repéré à Lebbeke et à Wilrijk, ce qui indique que cette espèce hiverne dans ces communes.
Alors que le moustique tigre poursuit son expansion vers le nord de l'Europe, la Belgique est confrontée à un problème croissant d'introduction de moustiques par le trafic routier, tant par des vacanciers rentrant chez eux que par des cargaisons en provenance du sud, constatent l'IMT et Sciensano.
Les deux instituts appellent à prendre des mesures supplémentaires immédiates afin de ralentir la propagation de cette espèce de moustique en Belgique car elle a déjà entraîné des cas de transmission locale des maladies virales de la dengue et du chikungunya en France et en Italie.
Pendant l'hiver, les citoyens peuvent par exemple aider en nettoyant et en vidant soigneusement les surfaces d'eau stagnante artificielles, tel que les tonneaux d'eau de pluie, les pots de fleurs et les gouttières afin d'éliminer les œufs collés sur les parois, recommandent l'IMT et Sciensano. À partir du mois de mai, au début de la saison des moustiques, il est également essentiel d'éliminer régulièrement l'eau stagnante des terrasses et des jardins, lieux de reproduction du moustique tigre.
Bien que le risque de transmission de virus reste faible à ce jour, la présence croissante de cette espèce augmente celui-ci, prévient Isra Deblauwe, entomologiste à l'IMT. "Nous pensons que la tendance à la hausse du nombre de moustiques tigres va se poursuivre et que de nombreux nouveaux sites seront recensés positifs l'année prochaine. Il est important de retarder leur implantation et leur propagation le plus longtemps possible et de se préparer à l'avenir."