Un sondage français, commandité par une nouvelle fédération d’entraide pour soignants, indique que 23% des généralistes sont en situation de détresse professionnelle.
L’association en question, c’est le PASS (pour «Programme Aide Solidarité Soignants»), qui rassemble une demi-douzaine de structures référentes de soutien aux professionnels de soins. A sa demande, l’institut spécialisé AplusA a sondé en mars 432 MG constituant un échantillon représentatif de la profession.
Par rapport à ce qu’ils espéraient au départ en embrassant la carrière de MG, un petit 3/4 de participants se disent dans l’ensemble (assez) satisfaits. Ce qui laisse un gros 1/4 de déçus (27%).
Ce qui leur apporte de la satisfaction, et la réponse arrive clairement en tête avec 72,2% de citations, ce sont les relations avec les patients (contacts humains, reconnaissance des patients…), suivies du métier lui-même, à 35,2% (‘le plus beau métier du monde’, qui permet la maîtrise de son temps, une stimulation intellectuelle…) et de son utilité, à 24,8%.
La déception, en revanche, tient essentiellement aux conditions d’exercice (citées par 76,8% des sondés), ce qui inclut le volume de travail, le manque de temps et la dégradation des conditions de travail. Puis vient, à 55%, la pression des charges administratives (l’excès de lourdeurs administratives, le contrôle permanent de l’assurance-maladie…).
Suivent derrière, avec des scores proches (entre 29,5 et 36,5% d’occurrence), les difficultés financières (la médecine générale étant considérée comme sous-payée), le manque de considération/de reconnaissance et enfin les rapports avec des patients moins respectueux, plus consuméristes.
Leurs vies familiale et sociale pâtissent-elles de l’exercice de leur métier? Sport, voyages, vie culturelle… trinquent, manifestement, puisque 70,8% des participants ont répondu positivement à la question du renoncement aux loisirs. Les victimes suivantes, ce sont le couple (50,4% de ‘oui’ à la question des problèmes conjugaux) et la santé mentale du MG (41,6% de ‘oui’ à celle sur le burn out).
Au final, les généralistes français se définissent-ils comme heureux ou malheureux? Malgré tous les sujets d’agacement ou d’inquiétude, il demeure 66,6% de MG assez heureux, et 11% de très heureux. Les 23% restants font grise mine, avec 19,9% d’assez malheureux et 2,5% de très malheureux.
Les résultats de ce sondage français sont davantage détaillés dans l’édition n° 589 de Medi-Sphère, distribuée ce 11 mai. On y aborde entre autres la façon dont les MG perçoivent une série d’évolutions des pratiques (patients plus exigeants, perte de certaines prises en charge au profit des spécialistes libéraux, notion de médecin traitant, arrivée des génériques, télétransmission, un paiement à la performance, tiers payant en extension, dossier médical partagé, etc.)