Pharmacien de référence: le GBO/Cartel réceptif, sous conditions

Paul De Munck (GBO), s’exprimant pour l’ensemble du Cartel, a affirmé le soutien de la médecine générale au dispositif du pharmacien de référence. Mais il faut, dit-il, qu’il y ait respect mutuel des champs de compétence et une volonté partagée de collaborer davantage et mieux. Les modalités pratiques sont à mettre à plat entre métiers. La concertation médico-pharmaceutique, par exemple, pourrait s’intensifier.

Medi-Sphere vous en avait parlé à la conclusion du pacte entre les pharmaciens et la ministre De Block: un nouveau rôle allait émerger, celui de «pharmacien de référence», construit par analogie avec le rôle du médecin traitant, qui connaît et suit dans la durée. Pour un forfait annuel, ce pharmacien attitré assure un accompagnement personnalisé et garde à jour le schéma de médication (détails par ailleurs sur ce site).

Qu’en pensent les MG? Paul De Munck, s’exprimant au nom de Cartel, a affirmé le soutien de la profession à ce projet. «Nous croyons à la relation privilégiée entre le pharmacien et le patient.» Une deuxième raison qui pousse le groupement à accueillir favorablement cette fonction complémentaire est que «tout ce qui peut contribuer à améliorer la collaboration entre MG, pharmacien et patient», parfois entachée de couacs et d’attitudes contradictoires, est une «excellente chose» dans un contexte «d’inter- et de transdisciplinarité dans l’organisation de la première ligne». Troisième motif de soutien: le MG ne sait pas tout, ni des médicaments eux-mêmes, ni de ce qu’aurait pu prescrire de son côté un confrère spécialiste, ni de la consommation réelle qu’en fait le patient, ni de son recours à des OTC. Bref, l’œil attentif du pharmacien de référence «ne peut que contribuer à un meilleur usage» et «une réduction des risques».

Les clefs du succès 

Cette réceptivité n’empêche pas le président du GBO d’émettre quelques réserves: il y a conditions à remplir pour que le concept fasse ses preuves ailleurs que sur papier. «Cela ne marchera que si les conditions d’un vrai partenariat sont créées dans le respect mutuel des champs de compétence et des missions des uns et des autres.» Il faut selon lui une campagne d’information sur le pharmacien de référence vers les MG et, fondamentalement, une volonté partagée des deux corps de métier de mieux coopérer.

Les représentants de chaque profession doivent s’entendre sur les modalités de mise en œuvre opérationnelle d’une collaboration plus efficace. Selon le syndicaliste, elle peut passer une systématisation de la CMP, la concertation médico-pharmaceutique – pour laquelle il existe d’ailleurs des financements.

Le Dr De Munck propose deux cénacles pour débattre de cette mise en œuvre concrète (à tout le moins côté francophone): le collège de la médecine générale et la plateforme de première ligne wallonne [une entité pluridisciplinaire qui avait vu le jour au moment des discussions sur la représentation des professionnels wallons à l’AViQ, ndlr].

Enfin, le président du GBO a prévenu: il faut, pour que ça fonctionne, un «indispensable outil d’échange d’informations entre MG et pharmacien», qui devra être «extrêmement performant et fiable, convivial et assurant au maximum pour ne pas dire à 100% le respect à la confidentialité et à la vie privée. Le consentement du patient ne suffit pas pour cela.» Il plaide, ce qui n’est pas sans rappeler le dossier e-prescription, pour que «les nouvelles manières de collaborer et d’échanger se fassent en concertation et à un rythme acceptable».

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