Fin décembre, le SPF Santé publique annonçait des dispositions futures pour autoriser «des personnes issues de l'environnement de patients dépendant de soins à effectuer certains actes infirmiers dans un cadre de qualité bien précis», sur délégation par des médecins ou par des infirmiers. Mais jusqu’à quel point, et avec quelle responsabilité en cas de souci? Le corps enseignant, apparemment, n’est pas ravi de cette perspective.
Le SPF cite en exemple des professeurs ou des puéricultrices, qui pourraient ainsi administrer en toute légalité un antibiotique à un enfant atteint d’une infection persistante de l’oreille. «En tant que patients», a commenté Maggie De Block, «il est parfois difficile de trouver de l'aide pour certaines petites tâches de soins. Nous adaptons aujourd’hui la loi pour que les non-soignants puissent eux aussi les aider, avec toutes les garanties nécessaires de qualité et de sécurité. (…)»
Elle a souligné la signature, le 21 décembre, par les neuf ministres belges compétents en la matière, d’«un nouveau protocole d'accord sur la coopération entre les personnes issues de l'environnement du patient et les professionnels des soins de santé». Il est annoncé que le gouvernement fédéral dressera une liste des actes qui ne pourront pas être délégués. Et que chaque niveau de pouvoir prendra les engagements nécessaires pour parvenir à l’application du protocole.
Les enseignants sont-ils preneurs de cette réforme? C’est loin d’être évident, d’après certaines réactions syndicales. Joseph Thonon, le président communautaire de la CGSP Enseignement, déplore que la profession n’ait pas été invitée à en discuter – et en tout cas pas ses représentants syndicaux, et il exprime tout sauf un enthousiasme débordant: «Nous sommes très réticents face à l’administration de médicaments dans les écoles. Il existe déjà une circulaire reprenant ce qu’un enseignant peut et ne peut pas faire sur ce plan. Elle est relativement bien faite, mais il existe une pression de plus en plus forte, et l’enseignant ne sait pas toujours très bien ce qu’il doit faire. Est-ce un simple service rendu aux parents, ou un acte (para)médical? Nous avons déjà eu des ennuis, avec des cas particuliers. Le médicament a-t-il bien été donné en temps et en heure, les consignes ont-elles été bien respectées, etc.? Dans le cas du diabète par exemple, ce n’est pas toujours facile à gérer.»
Un article plus détaillé sur le sujet est à lire dans le n° 580 de Medi-Sphere.