Le groupe pharmaceutique français Sanofi a lancé mardi à Abidjan une campagne de lutte contre la vente de faux médicaments, qui prend de l'ampleur en Côte d'Ivoire et fait perdre annuellement 50 milliards de francs CFA (76 millions d'euros) au secteur. "Ne faites pas confiance aux médicaments de la rue qui tuent" est le thème de cette campagne dont la caravane partira de la place Inch'Allah de Koumassi, un quartier populaire d'Abidjan, pour circuler pendant quatre jours dans les dix communes de la capitale économique ivoirienne. "C'est notre rôle (...) de participer à cette lutte en Côte d'Ivoire où 30 à 40% des médicaments sont achetés dans la rue", a expliqué Aboubacar Tio-Touré, directeur général Afrique subsaharienne francophone de Sanofi. "Ces médicaments réputés peu chers, sont au mieux inefficaces, au pire toxiques, voire mortels pour ceux qui les consomment", a souligné M. Tio-Touré lors de la cérémonie de lancement. Des responsables du secteur de la pharmacie en Côte d'Ivoire ont affirmé le 15 septembre dernier que le trafic de faux médicaments prenait de l'ampleur dans le pays et pourrait surclasser la vente illicite des stupéfiants. Début mai, les autorités ivoiriennes avaient incinéré 40 tonnes de faux médicaments saisis à Adjamé, un quartier populaire d'Abidjan, abritant le "plus grand marché de médicaments de rue d'Afrique de l'Ouest et représentant 30% des ventes de médicaments en Côte d'Ivoire", selon Parfait Kouassi, ancien président de l'ordre des pharmaciens de Côte d'Ivoire. Près d'un médicament sur trois utilisé en Afrique est illicite ou contrefait, ce qui en fait la région du monde la plus touchée par ce trafic contrôlé par le crime organisé. |